Depuis une semaine, le font social gronde dans la wilaya de Tizi Ouzou. Plusieurs foyers de colère sont signalés à travers de nombreuses communes. Des revendications socioprofessionnelles sont avancées. Les actions, qui ne semblent pas attirer l'attention, risquent de connaître, de l'avis des concernés, un durcissement et une dangereuse radicalisation dans les prochains jours. Des signaux et des avertissements sont lancés par les représentants, afin qu'une oreille attentive se manifeste. En effet, un conflit couve depuis quelques semaines au niveau du complexe industriel spécialisé dans l'électroménager. A l'Eniem, situé à Oued Aïssi et qui emploie des centaines d'ouvriers, une grève cyclique de trois jours chaque semaine paralyse la production, déjà ralentie depuis belle lurette. Les grévistes réclament des augmentations de salaires et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles. Pour les représentants de ces derniers, les hausses des prix, fréquentes, qui passent souvent sous silence, ont causé la dégradation des conditions de vie de leurs familles. Un autre conflit, et non de moindre intensité, oppose les employés, dans le cadre de l'Anem qui réclament des salaires plus adaptés et surtout des contrats qui leur permettent de prévoir une vie normale. Ces derniers, affirment leurs représentants, vivent dans la précarité la plus totale. Les contrats signés avec les entreprises ne garantissent ni un poste d'emploi permanent ni un salaire digne pour vivre, du moins durant le temps de la convention. Des actions radicales sont prévues dans les prochains jours, si leurs doléances ne sont pas prises en charge. De leur côté, les APC sont, depuis plusieurs semaines en grève cyclique de trois jours. Les guichets sont fermés alors que les réclamations des citoyens se multiplient. Ces derniers réclament l'amélioration de leurs salaires et de leurs conditions socioprofessionnelles. D'ailleurs, ces derniers jours, les élus, au niveau des communes, multiplient les appels en direction des travailleurs pour reprendre du service dans l'intérêt du citoyen. Par ailleurs, et sur un autre chapitre, les souscripteurs Aadl 2013 multiplient les sit-in dont le dernier a été observé hier. Ces derniers affirment que les conditions ayant prévalu dans l'attribution des sites, n'obéissent à aucune logique ni bon sens. Etant des habitants de la ville de Tizi Ouzou, des bénéficiaires se sont retrouvés avec des logements sis dans des communes très lointaines, comme Bouzeguène et Draâ El Mizan. Leur étonnement était grand, en découvrant que s'ils tiennent à leurs logements, ils devront changer de résidence et même qu'ils seront contraints d'abandonner leur travail pour chercher un autre, dans des communes situées à plus de 60 kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Enfin, il est à noter que tous ces conflits augurent une situation sociale explosive qui risque de durcir et de se radicaliser à tout moment, si des solutions ne sont pas prévues dans les plus brefs délais.