Le tribunal de Relizane a rendu son verdict dans l'affaire qui opposait l'ancien DEC, M. Hadj Fergane, au représentant de la Ligue de défense des droits de l'Homme, M.Hadj Smaïl. Le verdict de deux mois de prison ferme a été retenu contre M.Hadj Smaïl, poursuivi pour des propos jugés diffamatoires. Le procès, qui s'est déroulé la semaine dernière, a été marqué par la présence de représentants de plusieurs familles de disparus, venus d'Alger et de Relizane pour témoigner en faveur de M.Hadj Smaïl et lui apporter leur soutien. Ce dernier n'avait pas manqué de souligner, durant le procès, que Hadj Fergane et les groupes armés qu'il avait constitués s'étaient rendus coupables de plusieurs exécutions sommaires, d'enlèvements et de séquestrations. Ses déclarations ont été appuyées par plusieurs familles de disparus, qui n'avaient pas manqué de pointer un doigt accusateur sur Hadj Fergane qu'elles avaient désigné comme responsable de tous les cas de disparition relevés à Relizane et ses environs. Hadj Smaïl, que nous avons contacté après le verdict, n'a pas manqué de souligner qu'il s'attendait à une telle condamnation. «L'essentiel n'est pas la condamnation, mais l'avancée réalisée dans le combat mené par les familles de disparus. Le sujet n'est plus tabou et il est devenu plus que nécessaire pour les pouvoirs publics d'étudier ce dossier pour éviter qu'il ne soit instrumentalisé. La balle maintenant est dans le camp des autorités qui doivent réagir. Pour notre part, nous avons soulevé le problème et nous avons apporté toutes les preuves prouvant la culpabilité des milices créées par Fergane dans la disparition de plusieurs citoyens de Relizane», dira M.Hadj Smaïl. Le bureau national de la Laddh a décidé de se pourvoir en cassation estimant que le verdict ne rend pas la justice aux familles qui continuent de réclamer toute la vérité sur les cas de disparition.