Le Sila est pour bientôt ! Les Editions Barzakh toujours au rendez-vous, vous présentent leurs nouveautés pour cette rentrée 2019, réparties en trois rubriques : littérature - mémoires et beaux livres. En tout sept nouveautés au second semestre. Dans la première, nous pouvons découvrir le tout, dernier livre de Kawter Adimi qui nous revient avec Les Petits de Décembre (Roman 11,5 X 19 cm pages – 800 DA). Dans un style vif et alerte, flirtant parfois avec le burlesque, Kaouther Adimi fait défiler une savoureuse galerie de personnages : Inès, Jamyl et Mahdi, pré-adolescents intrépides ; Adila, la très moderne ancienne moudjahida ; les généraux Athmane et Saïd, ivres de leur impunité ; mais aussi la fameuse « folle aux cheveux rouges », fascinante Pythie de la cité…En plus d'être une satire féroce, explorant efficacement l'histoire de l'Algérie contemporaine, ce roman est une réflexion douce-amère sur l'impossible dialogue entre générations et le saccage, par les adultes, des rêves de l'enfance. Un texte-hommage à l'innocence perdue. Rabia Djelti pour sa part signe chez Barzakh Les Ailes de Daouya (roman, 11,5 X 20,5 cm 204 pages – 800 DA). C'est l'histoire d'une «femme puissante», celle de Daouya, qui, initiée par sa grand-mère, Hanna Nouha, a pour mission de sauver le monde. Voyageant entre Oran, Damas et Paris, témoin privilégiée de la folie des hommes, Daouya, toujours enveloppée dans son mystérieux manteau marron (mais que dissimule-t-elle ainsi ?), rencontre, au gré de ses pérégrinations, des femmes de différents profils, au parcours chaotique, toutes libres et combatives : de Oum el Kheir, la trabendiste à Nezha, la journaliste et écrivaine, de Sapho, la prostituée à Ibtissem, l'exilée syrienne. Et quand, un jour, Daouya doit affronter le grand déluge menaçant d'engloutir la Terre, il lui faut agir avec le sang-froid d'une Pythie héroïque… Des histoires de vies Ce roman d'anticipation, où le réel le dispute au fantastique, délivre un message de paix et d'amour. Il défend une utopie : que la poésie, la musique, l'art sauvent l'Humanité, et se lit telle une ode à la femme, ainsi qu'à la création. Halfdan W. Freihow signe, quant à lui, un récit ayant pour titre Cher Gabriel (12,0 X 18,0 cm, 176 pages – 700 DA). Cher Gabriel est une lettre intime et émouvante d'un père à son fils autiste. Avec beaucoup d'amour, de dignité, et un réel espoir, H.W. Freihow, met en lumière une relation complexe et un amour inconditionnel. Son récit a pour écrin une maison familiale nichée sur les pentes verdoyantes et sauvages de la côte norvégienne. C'est aussi une illustration sensible et touchante de la difficulté de communiquer, une ode au dialogue délicat, nécessaire et passionnant entre parents et enfants. Hamid Abdelkader signe pour sa part, un roman en langue arabe intitulé Un homme dans la cinquantaine. (160 pages. 600 DA). Un roman qui évoque les souvenirs d'un homme lié à son passé, partagé entre l'actualité et une forte nostalgie de sa jeunesse, ses voyages, amours et péripéties. Souad Labbize publie quant à elle un récit qui a pour titre Enjamber la flaque où se reflète l'enfer. Dire le viol. En version bilingue (10,0 X 13,0 cm 112 pages – ). Des décennies plus tard, Souad Labbize trouve enfin les mots pour dire, au-delà de l'effroi et de la douleur du viol, la violence du déni. Notons que le livre est gratuit, c'est dire le courage de cette femme qui, en rompant le silence, ouvre la faille profonde où s'est abîmée l'enfance. Avant de s'établir à Toulouse, Souad Labbize a vécu à Alger et à Tunis. Elle est romancière, poétesse et traductrice littéraire. L'éternel Mahmoud Darwich Parmi les perles à acquérir aux Editions Barzakh se trouve le recueil de poésie de Mahmoud Darwich Rien qu'une autre année, L'Anthologie poétique 1966-1982 traduite de l'arabe par Abdellatif Laâbi11,5 x 18,5 cm), mais aussi, Anthologie 1992-2005, et des poèmes traduits de l'arabe par Elias Sanbar , en version bilingue (11,5 x 18,5 cm 222 pages – 700 DA). Cette anthologie bilingue retrace l'itinéraire poétique de Mahmoud Darwich, depuis le début des années 1990. Elle regroupe des poèmes extraits de sept recueils, dont chacun a été considéré à sa sortie comme une œuvre majeure, un important jalon dans l'histoire de la poésie arabe contemporaine : Onze astres, Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? Le Lit de l'étrangère, Murale, Etat de siège, Ne t'excuse pas et Comme des fleurs d'amandier ou Plus loin. Mêlant l'individuel et le collectif, le lyrique et l'épique, le quotidien et l'éternel, le poète y réussit le pari de toute une vie : opposer la fragilité humaine à la violence du monde et élever la tragédie de son peuple au rang de métaphore universelle. Les 50 ans de M'Quidech Côté beaux livres, Lazhari Labter édite aussi chez Barzakh M'Quidech 1969-2019. Une revue, une équipe, une école. (Monographie 17,0 X 24,0 cm 248 pages – 1500 DA). « Il y a 50 ans, au mois de février 1969, près de sept ans après l'indépendance de l'Algérie, était lancée par quelques adultes restés enfants et des adolescents qui en voulaient, comme d'un avion en papier, M'Quidch, la première revue de bande dessinée algérienne. «Cet ouvrage n'a la prétention d'être ni un travail d'historien ni une étude de chercheur universitaire. Il se veut avant tout, œuvre de vulgarisation, de sauvegarde d'une mémoire et d'un patrimoine, destiné à tous les fans de la bande dessinée et d'encouragement à tous les bédéistes professionnels et amateurs, connus ou inconnus, pour qui le 9e art doit s'imposer de nouveau en Algérie comme un art majeur. »écrit l'auteur. Dans la catégorie Mémoires, on découvre le livre de Elaine Mokhtefi Alger, capitale de la révolution : de Fanon aux Black Panthers (13,0 x 20,0 cm. 256 pages – 800 DA). Elaine et les Black Panthers La trajectoire d'Elaine Mokhtefi, jeune militante américaine, a, dès la guerre d'Algérie et pendant deux décennies, épousé celle de la cause algérienne. Ses mémoires témoignent de l'effervescence des luttes anticoloniales des années 1960, vécue dans l'intimité des grandes figures de l'époque – Ben Bella, Castro, Eldridge Cleaver –, dans une ville qui a gagné avec sa liberté des allures de capitale de la révolution mondiale. Une histoire fascinante, qu'Elaine Mokhtefi raconte avec une passion et une conviction intactes. Autres nouveautés aussi chez Barzakh cette année, en langue arabe plusieurs livres, dont cette fois, notamment le récit de Eric Vuillard, Congo (11,5 x 19,0 cm 204 pages – 600 DA. Amara Lakhous publie quant à lui le roman Scontro di civiltà per un ascensore a piazza Vittorio. Une version originale italienne de Choc de civilisation pour un ascenseur piazza Vittorio (13,5 x 20,5 cm,134 pages – 800 DA). Autres parutions en 2019, il est bon de citer aussi Nedjib Sidi Moussa Algérie, une histoire de l'indépendance. Trajectoires révolutionnaires des partisans. Un essai historique de Messali Hadj. (14,5 x 21,5 cm300 pages – 900 DA). « Cet ouvrage se propose de saisir les propriétés du milieu messaliste et de comprendre comment ces colonisés deviennent révolutionnaires. Le texte littéraire : Outils de lecture-Convergences critiques. C'est un essai universitaire signé par Christiane Achour – Amina Bekkat (13,5 x 20,5 cm150 pages – 500 DA). Enfin, il est bon de rappeler le livre de photos de Ammar Bouras, intitulé Algérie chronique photographique, 1990 _ 1995. (20,0 x 26,5 cm,240 pages – 2700 DA). En somme, que de bonnes feuilles à acquérir au choix, entre le 31 octobre et le 9 novembre pour une meilleure nourriture de l'esprit.