Le site archéologique «Mers Eddadjadj» (port-aux-poules), à Zemmouri-Marine (Boumerdès Est) constitue l'un des plus prestigieux sites découverts ces dernières années, de par ses valeureux vestiges témoins des différentes civilisations qui s'y sont succédé, d'où la nécessité d'assurer sa protection et sa revalorisation pour éviter son déclin et sa décadence. Situé à l'entrée principale de Zemmouri-Marine, un vaste espace éclaté s'offre au visiteur. Ce site à l'abandon, découvert en 1996, a été pourtant classé patrimoine national culturel en 2016, d'où le besoin incessant de créer, sur place, une section spéciale pour les archéologues et étudiants afin de revaloriser ce site et préserver les pièces archéologiques enfouies, en attendant leur transfert vers les musées. Après l'inscription des vestiges de ce site sur l'inventaire additionnel des biens culturels de la wilaya de Boumerdès, des fouilles ont été menées en 2018 et 2019, ayant permis, notamment la découverte de pièces archéologiques remontant aux différentes époques historiques. Cependant, le site demeure sans protection et sujet au pillage et à la destruction. à l'issue des fouilles réalisées l'été dernier, par une équipe de spécialistes de l'université d'Alger et du Centre national de recherches en archéologie (Cnra), le site de sept hectares regorgerait de vestiges attestant de l'existence d'une ville antique peuplée jadis. Les habitants de la commune de Zemmouri-Marine attendent impatiemment la valorisation de ce site qui renferme énormément de vestiges pouvant contribuer, de manière efficace, à la promotion de la destination touristique et culturelle de cette ville côtière en y attirant des touristes, des estivants et les passionnés par le patrimoine. Pour la sauvegarde et la valorisation de ce site archéologique important, un bureau d'études spécialisé s'est lancé dans l'élaboration d'un plan technique permanent pour la protection et la sauvegarde du site «Mers Eddadjadj», suite à des investigations archéologiques triennales menées par l'Institut national d'archéologie et l'association locale «Souagui», a indiqué le directeur de la culture, Koudid Abdelaâli. Le bureau d'études en question a été choisi par la commission de wilaya de protection des biens culturels pour l'élaboration de ce plan, suite au classement du site patrimoine national culturel en 2016. Selon Koudid, ce plan constitue un outil de réhabilitation et de reconstruction portant des orientations juridiques et règlementaires pour la protection du site et son exploitation en tant qu'espace touristique. Le site «Mers Eddadjadj», formé de couches souterraines archéologiques appartenant aux différentes époques historiques, a bénéficié en 2017 de travaux de prospection archéologique effectués par des étudiants de l'Institut d'archéologie relevant de l'université d'Alger 2 avec la participation d'enseignants et de chercheurs de différentes spécialités, en sus du sondage archéologique effectué en mars 2007 ayant donné lieu à d'importantes découvertes à l'origine du classement du site patrimoine culturel national, le 28 avril 2016. Pour le docteur Ismail Benaâmane, archéologue, en se référant aux opérations de prospection et aux sources et références historiques, ce site renfermerait la ville historique «Mers Eddadjadj», célèbre à l'époque islamique et connue sous l'apellation «Rusubikari» à l'époque romaine et fut un important comptoir de négoce à l'époque des Phéniciens. En 1225, ce pôle économique important a subi une attaque militaire menée par Yahia Ben Abi Ghania El Miourki, qui avait conduit une révolte contre les Almohades, en détruisant leurs villes et forts, dont cette cité, qui fut dès lors ensevelie sous le sable des siècles durant, avant de réapparaitre en 2006, a-t-il ajouté.