Le renforcement de la coopération économique et commerciale avec Alger est l'une des priorités du président Lula. La visite à Alger du président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva, outre d'ouvrir de nouvelles perspectives dans les relations, déjà excellentes entre les deux pays, conforte par ailleurs l'objectif de consolidation de la coopération Sud-Sud dont l'Algérie et le Brésil en sont un exemple édifiant. Ce que ne manqua pas de souligner le président Lula lors de l'interview collectif qu'il accorda à la presse algérienne, affirmant: «Nos relations ont connu une extraordinaire évolution. Nous sommes conscients de notre importance réciproque.» Et pour cause! En effet, si l'Algérie a joué et joue un rôle important de leadership aux niveaux arabe et africain, il en est de même du Brésil chef de file, en Amérique latine, du retour de la démocratie et initiateur de la nouvelle vision devant prévaloir entre les nations par notamment le renforcement de l'axe sud-sud par le raffermissement de la coopération économique et commerciale . De fait, le Brésil du président Lula est aujourd'hui une puissance économique et industrielle, dans le plein sens du terme, donnant l'exemple probant que le sous-développement n'est pas une fatalité. Dans une Amérique latine qui s'ouvre à la démocratie après des décennies de dictature -comme en témoigne l'avènement au pouvoir de la gauche dans de nombreux pays latino-américains ces cinq dernières années- le Brésil représente l'exemple type du pays qui a su tirer les leçons des erreurs du passé et rectifier le tir, en fructifiant ses potentialités intrinsèques pour se remettre dans l'orbite du travail et de la production en recentrant le rôle de l'Etat. Du fait, le Brésil a pris quelque distance d'avance sur ses voisins latino-américains en redonnant son sens à la démocratie, avec tout ce qu'elle implique comme liberté et droits collectifs et individuels. Le combat politique remporté pour la démocratie, restait l'autre défi: sortir le pays du sous développement économique et social, ce qui nécessitait de profondes réformes dans tous les secteurs d'activité. Au vu des transformations fondamentales réalisées au plan de l'appareil industriel et des structures économiques et financières, de même que la revalorisation du secteur agricole, le Brésil semble avoir réussi son pari et se trouve aujourd'hui dans la trajectoire des grandes puissances industrielles, ayant atteint, dans de nombreux secteurs l'autosuffisance. L'un des joyaux du Brésil autour duquel s'est (re)construit le tissu industriel du pays est Petrobras, le géant pétrolier brésilien. Aussi, à raison, le président Lula -qui veut renforcer et institutionnaliser la coopération économique et commerciale entre le Brésil et l'Algérie- met en exergue l'existence des deux grandes compagnies pétrolières brésilienne et algérienne en déclarant à la presse algérienne: «Nos deux géants pétroliers, Petrobras et Sonatrach, peuvent développer un énorme partenariat pour agir ensemble, ici ou au Brésil, ou encore sur des marchés tiers.» Ce que Sonatrach a commencé à faire en élargissant ses activités par sa prise de participation aux explorations pétrolières et gazières au Pérou. De fait, le président Lula qui semble regretter la faiblesse des échanges commerciaux et économiques algéro-brésiliens veut axer sa visite à Alger sur le renforcement d'une coopération dans ces secteurs qui serait profitable aux deux pays. D'ailleurs, dans une déclaration à l'Agence d'information brésilienne (Anba), l'ambassadeur du Brésil à Alger, Sergio Danese, a indiqué que la visite du président Lula en Algérie «donnera un coup d'accélérateur aux relations entre le Brésil et les pays arabes». Coup d'accélérateur que Luiz Inacio Lula Da Silva veut irréversible en venant à Alger. Détenant des potentialités de développement énormes, encore inexploitées, comptant parmi les principaux producteurs de pétrole et de gaz dans le monde, l'Algérie et le Brésil constituent à l'évidence l'autre alternative de développement et de coopération Sud-Sud que la visite d'Etat du président brésilien ne fera que renforcer, d'autant plus que les deux chefs d'Etat, MM. Bouteflika et Lula, qui se sont rencontrés à maintes reprises dans les forums internationaux ces dernières années, ont eu l'opportunité d'arriver à la conclusion que l'Algérie et le Brésil avaient la même vision des choses et que le renforcement des relations Sud-Sud, qui passe par le renforcement des relations entre les deux pays, était leur objectif avoué.