Aucune arrestation et pas la moindre interpellation ne sont, pour l'heure, opérées par la Gendarmerie nationale. Un important lot de biens culturels à fait l'objet de saisie opérée par les éléments de la Gendarmerie nationale en date du 5 février courant, a-t- on appris dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. C'est, en effet, un total de 126 pièces archéologiques représentant, selon les termes du communiqué, «un héritage culturel certain», qui viennent d'être saisies. Cet héritage, qui aurait été dérobé pour son écoulement illicite, via des circuits frauduleux, a pu être récupéré au cours d'une perquisition effectuée par les gendarmes de la brigade de Ouargla. Laquelle perquisition qui a eu lieu, précise-t-on encore, à l'intérieur d'un taxiphone sis dans la cité Brahimia, dans la commune de Ouargla. Et c'est à l'intérieur de ce multiservices que les éléments de la gendarmerie ont mis la main sur plus d'une soixantaine de pièces de monnaie romaine, 45 pièces de fossiles archéologiques, 2 statues en cuivre, l'une de Tinhinane et l'autre de Néfertiti, deux lanternes argileuses, une dizaine de têtes de flèches et de pièces pétrifiées préhistoriques et enfin une pièce de foret fossile. A voir l'importance de ces pièces qui allaient certainement faire l'objet d'un détournement, n'était le concours salutaire de la Gendarmerie nationale, il s'agit là d'une première en termes de quantité dans les annales de l'Algérie indépendante. Le communiqué de la gendarmerie informe également que ces 126 pièces archéologiques saisies ont été transmises au chef du service archéologique de la wilaya de Ouargla et que le procureur de cette wilaya a aussitôt ordonné l'ouverture d'une enquête devant aboutir à élucider davantage cette scabreuse affaire. Aucune arrestation et pas la moindre interpellation ne sont pour l'heure actuelle entreprises par la Gendarmerie nationale, à se référer bien sûr à son communiqué, rendu public. Ce qu' il y a lieu de souligner, en revanche, c'est que le trafic des objets archéologiques sévit bel et bien en Algérie, plus particulièrement dans la région sud du pays. Nombreuses sont les pièces préhistoriques qui ont disparu des musées et des centres culturels des wilayas du Sud, pour être par la suite reconnues au moment de leur exposition pour vente dans des villes européennes. D'aucuns se rappellent, aujourd'hui encore, l'affaire des touristes allemands qui ont subtilisé des objets préhistoriques, avant de s'égarer dans le Grand Sud algérien. Ils ont été par la suite retrouvés par les forces de sécurité, jugés et écroués en Algérie avant d'être transférés dans leur pays d'origine. Cette affaire a fait couler beaucoup d'encre certes, mais elle a aussi réveillé les esprits en termes de protection des objets patrimoniaux. Et c'est ainsi que le département de la culture géré par Mme Khalilda Toumi a eu recours à la création de brigades de protection du patrimoine, composées d'éléments de la gendarmerie et de la police.