Oran est à la fois lapidée et dilapidée ou encore pillée. Ses biens sont assujettis à différents crimes économiques tirés au clair par la police. C'est parti pour un nouveau front de lutte contre la corruption. C'est ce que laisse entendre le chef de sûreté de wilaya, le contrôleur de police Chakour Mohamed en faisant état de «cinq affaires ayant trait à la lutte contre la corruption ». Il s'agit très précisément de « la dilapidation et le détournement de deniers publics et le transfert illicite de fonds vers l'étranger » dont les détails ont été révélés jeudi par le premier responsable de la sûreté de la wilaya d'Oran ayant animé une conférence de presse qui a tourné essentiellement autour du bilan des activités annuelles de ce corps de sécurité. Le chef de sûreté de wilaya, le contrôleur de police Chakour Mohamed, a fait état de «cinq affaires de crimes économiques», qu'il a qualifiées de «dangereuses» car, a-t-il expliqué « elles touchent à l'économie nationale, notamment des affaires de transfert illicite de fonds en devises à l'étranger par le biais d'opérations d'importation fictives». Entre autres, l'on trouve, a détaillé le chef de sûreté de la wilaya d'Oran, des affaires liées au détournement de «plus 300 millions de dinars ». Le mode opératoire utilisé repose sur «l'usurpation de fonction, le faux et usage de faux et l'abus de pouvoir ». Il ne s'agit pas d'un simple fait divers. «Les investigations lancées ont abouti à l'arrestation de trois individus », a indiqué le contrôleur de police précisant que «la deuxième affaire a consisté en le démantèlement d'une organisation criminelle transfrontalière, dont les membres sont impliqués dans l'infraction à la législation des changes, à travers le mouvement des fonds de et vers l'étranger, et l'évasion fiscale ». Et ce n'est pas tout. La même source ajoute que «dans le cadre de cette affaire, les enquêteurs ont constaté des opérations de transfert de près de 7 millions de dollars et plus de 750 000 euros ». «L'on a également procédé à la saisie de 33 kg d'or, six biens immobiliers et deux véhicules, entre autres », a-t-il ajouté révélant que «les services policiers ont traité une autre affaire de dilapidation de 400 millions de dinars, à travers l'octroi et l'acceptation de privilèges non justifiés, l'infraction à la réglementation des marchés publics, l'abus de pouvoir et le blanchiment d'argent, ainsi que l'enrichissement non justifié». Le chef de la sûreté de la wilaya d'Oran a révélé que «14 individus sont impliqués». Il a expliqué que «dans cette affaire, une somme de 200 millions DA et huit véhicules ont été récupérés par les enquêteurs». L'abus de pouvoir constitue l'un des principaux fléaux contre lequel la police a fait face en ayant, d'ailleurs, ouvert un large front d'investigations concluantes en tirant au clair ses ficelles. Une affaire d'abus de fonction pour bénéficier de privilèges, blanchiment d'argent et surfacturation, a été exposée et concerne la dilapidation d'une somme de 630 millions DA, au titre d'une première estimation, ainsi qu'une affaire similaire dans laquelle, 14 individus sont impliqués, faisant subir au Trésor public un préjudice de près de 200 millions dinars. À qui le prochain tour. Les affaires de corruption ne manquent sûrement pas dans la capitale de l'Ouest dont les habitants ne cessent d'inonder les réseaux sociaux et les débats locaux en tirant la sonnette d'alarme.