«L'Alliance nationale républicaine demeure satisfaite de l'approche du parti, et son soutien à la solution constitutionnelle et électorale, qui a eu le mérite de rendre la légitimité à la plus importante institution de l'Etat, bien que le chemin vers le renouveau républicain, demeure long et nécessite des concessions et des compromis, de la part du pouvoir, des partis et du Hirak» c'est ce qu' a déclaré Belkacem Sahli, secrétaire général de l'ANR, hier, lors de la conférence de presse, qu'il a animée au sein du siège du parti. Revenant sur les derniers développements de la scène politique, Sahli a tenu à saluer les actions du président de la République, notamment les consultations menées pour le dialogue national, appelant à «élargir la base de discussion et à accélérer le rythme des rencontres, en vue de réaliser le consensus qui permettra de relever les grands défis qui marquent cette conjoncture». Dans ce sens, le secrétaire général de l'ANR a précisé que son parti continuera à collaborer avec le nouveau gouvernement, sans soutien illégitime et sans opposition destructive, et cela selon le slogan du parti, «le soutien critique, et une opposition constructive». Et d'ajouter: «Notre soutien ou notre opposition seront proportionnels à la capacité du gouvernement à atteindre deux objectifs stratégiques, en l'occurrence la concrétisation du consensus national pour lequel il est nécessaire de ne pas se contenter de la base électorale et populaire qui a abrité l'élection du 12 décembre, et acter un élargissement de cette base, et permettre à tous les acteurs de participer à la prise de décision, sans exclusion. D'autre part, il s'agit de concrétiser les revendications du peuple, celles relatives aux libertés, aux droits, et ce en maintenant un équilibre entre la stabilité et la sécurité du pays». Réagissant au contenu du plan d'action du gouvernement, Sahli confirme le soutien de son parti à ce programme qu'il considère comme ambitieux et prometteur, soulignant que ce dernier répond aux plus importantes exigences du renouveau républicain, mais regrette la présence de quelques lacunes, l'absence de statistiques et de délais précis pour sa réalisation. Dans ce sens, le secrétaire général de l'ANR y voit la nécessité d'opérer plusieurs changements profonds, afin d'atteindre l'ultime objectif qu'est l'émergence de la nouvelle République pour «aboutir au renouveau républicain, il est impératif d'opérer une mutation générationnelle, afin de permettre aux générations montantes de prendre part à l'édification de cette République, une mutation politique qui doit être basée sur le principe de la réforme des institutions de gouvernance, une mutation économique, dont le but serait de se libérer de la rente, et une mutation socioculturelle impliquant la réforme du secteur de l'éducation l'indépendance de l'appareil judiciaire et de l'ouverture et la liberté de la presse». Par ailleurs, Sahli est longuement revenu sur la nécessité de définir les vrais axes du changement, selon un ordre de priorité, indiquant que «le gouvernement doit dialoguer avant d'entamer la réalisation des projets politiques, comme il appartient au Hirak, désormais, de changer de camp. Cela ne veut pas dire qu'il doit s'arrêter, mais qu'il est tenu de passer d'une force de rejet à une force de propositions au niveau des sphères de prise de décisions». Pour conclure, le SG de l'ANR a tenu à relever quelques interrogations «sérieuses» relatives à l'actuel gouvernement, il s'agit de «l'architecture du nouveau gouvernement, de sa capacité à préserver des équilibres avec les institutions, notamment le Parlement et les acteurs politiques. La réussite du plan du gouvernement repose sur la culture de l'Etat, l'équilibre et la cohésion gouvernementale, la communication institutionnelle et l'éloignement des discours de consommation. Nous n'avons pas besoin de ceux qui se passent des titres, mais de ceux qui travaillent sur le terrain».