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Retour sur un procès inédit
Dossier du montage automobile et financement de la campagne de Bouteflika
Publié dans L'Expression le 11 - 03 - 2020

Le président de chambre chargé du procès en appel des hauts responsables cités dans le dossier du montage automobile et le financement «illicite» de la campagne du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, prononcera son verdict le 25 du mois courant. Un procès qualifié d'«historique», en raison de la comparution, pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie contemporaine, de hauts responsables de l'Etat devant la cour pour répondre de leurs actes.
De hauts responsables devant la cour!
Du 1er au 9 mars, s'est déroulé le procès en appel de hauts responsables figures emblématiques du règne de Abdelaziz Bouteflika pendant ces 20 dernières années, à la cour d'Alger. Chaque matin, des dizaines de citoyens se donnaient rendez-vous devant le portail principal de la cour et livraient bataille pour décrocher le ticket, leur permettant de voir de près ces hauts responsables, qu'ils observaient sur le petit écran, dans le box des accusés. Parmi eux les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, les ex-ministres de l'Industrie Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdessalem Bouchouareb en fuite vers l'étranger, Abdelghani Zalène ex-directeur de campagne de Bouteflika et les hommes d'affaires Ali Haddad, Mohamed Baïri Ahmed Mazouz, Hassan Larbaoui, Mahieddine Tahkout, Farès Sellal et d'autres ont été poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation dont «dilapidation et utilisation de fonds des banques», «blanchiment d'argent», «transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l'effet d'en dissimuler la source illicite» et «incitation d'agents publics à exploiter leur influence effective et supposée dans le but de bénéficier d'indus privilèges».
Dans la petite salle d'audience numéro deux qui a abrité cette scène durant sept longues journées de la durée du procès en question, le procureur général et les avocats de la défense se sont donnés au jeu de démolition et de fortification des «charges et décharges», face à une assistance composée de journalistes et de familles des prévenus, qui a suivi toutes les séances avec patience, émotion et intérêt pour tenter de comprendre les dessous de cette affaire.
Démantèlement du dossier du montage automobile
Le dossier pèse à lui seul 6 milliards de dollars et 12 000 milliards de centimes de préjudices, causés au Trésor public, en l'espace de quelques années.
Le procureur général accuse ces ex-hauts responsables de «favoritisme» et «clientélisme» dans le traitement des dossiers de candidature et le «non-respect des conditions» d'octroi de visas d'exploitation, dont celle de «l'ancienneté».
En effet, l'instruction signée par Ahmed Ouyahia sur demande de Youcef Yousfi (ex-ministre de l'Industrie), le 4 février 2018 permettant à l'homme d'affaires Ahmed Mazouz de débloquer son projet de l'industrie du montage automobile était le fil conducteur qui a mené les enquêteurs jusqu'à l'année 2014.
Pour lever le voile sur l'«irresponsabilité» des hauts responsables de l'Etat et leur implication dans les affaires de «dilapidation de l'argent public» et de «corruption», aux côtés d'une poignée d'hommes d'affaires qui ont bénéficié d'avantages et cadeaux fiscaux.
Le président et le procureur général près la cour d'Alger ont été bien précis en demandant aux prévenus: «Avez-vous respecté la règle de ‘'l'ancienneté'' dans l'attribution des visas pour les investisseurs dans le montage automobile?» à cette question, aucun des hauts responsables impliqués dans le dossier n'a apporté d'éléments de réponse convaincants. ce qui a renforcé la thèse défendue par la partie civile qui a expliqué à la cour comment les autorisations d'exploitation ont été accordées à ces hommes d'affaires et les critères adoptés depuis l'ère de Bouchouareb au ministère de l'Industrie jusqu'à l'arrivée de Ahmed Ouyahia à la tête du Premier ministère. Pour la partie civile, le «clientélisme» et le «favoritisme» sont les seuls critères de sélection des dossiers d'investissements dans le secteur automobile.
Dans leurs plaidoiries, les avocats des prévenus ont focalisé leurs interventions sur l'application des lois de la République et du programme du président «déchu». Chaque accusé cherchant à se dédouaner et incombant la responsabilité à son responsable hiérarchique pour remonter jusqu'à la présidence de la République et le frère cadet du «président», Saïd Bouteflika qui tirait les ficelles depuis la maladie de son frère, ont laissé entendre Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Ce dernier ira même jusqu'à demander au président la convocation de Bouteflika comme témoin dans cette «affaire». Les hauts responsables de cette époque ont été accusés d'avoir fermé le jeu et d'offrir le monopole du marché de l'industrie automobile à cinq hommes d'affaires, sans pour autant respecter les règles en vigueur ni fixer un cahier des charges permettant d'organiser le secteur de l'industrie automobile. Ahmed Ouyahia a justifié sa décision par l'urgence de l'organisation du secteur de l'industrie automobile qui était devenue coûteuse pour le Trésor public. D'après les enquêteurs chargés du dossier, Ahmed Ouyahia et son ministre de l'Industrie Youcef Yousfi, ont élaboré une liste d'industriels à autoriser où on trouve les noms de Mohamed Baïri, Mahieddine Tahkout, Hassan Larbaoui, Mourad Oulmi et Ahmed Mazouz.
La connexion entre l'argent et la politique
Des noms qui ont été cités dans l'affaire de financement occulte de partis politiques et de la campagne de Bouteflika. S'agit-il d'une simple coïncidence? Pour le procureur général et les victimes citées dans cette affaire dont Abderrahmane Achaïbou qui affirme devant la cour que certains de ces hommes d'affaires dont Larbaoui et Tahkout ont bel et bien payé des commissions pour pouvoir exploiter les marques KIA et Hyundai.
D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle le président a décidé de fusionner l'affaire de l'industrie automobile et le financement de la campagne de Bouteflika en un seul dossier.
Pour mettre la lumière sur cette affaire, le procureur général a demandé aux directeurs de campagne de «Bouteflika», Abdelmalek Sellal et Abdelghani Zalène et le trésorier Hamoud Chaïd de justifier la provenance de l'argent de campagne qui est estimé à «75 milliards de centimes». Mais aussi «le rôle de l'homme d'affaires, le plus proche du centre de décisions Ali Haddad». Ce dernier est accusé de collecte de fonds pour la campagne de Bouteflika en se basant sur les témoignages de l'homme d'affaires Ahmed Mazouz qui affirme avoir «remis un chèque de 39 milliards de centimes». Ali Haddad a nié toute implication dans la campagne du président déchu et défie la cour de présenter une seule preuve l'incriminant.
La défense invite les trois juges chargés du dossier à ne fournir aucun effort pour comprendre ce dossier, car «il est vide». Pour la défense, tous les chefs d'inculpation retenus à l'encontre des prévenus ne sont que de «pures allégations, sans aucun fondement». Les avocats ayant défilé à la barre se sont donné la peine d'analyser mot à mot l'article 39 de la loi sur la lutte contre la corruption qui évoque «le financement secret des partis politiques». Pour la défense, cet article de loi ne peut être appliqué aux prévenus pour deux raisons: le financement de la campagne s'est fait par «chèques bancaires» et Bouteflika n'était pas un «parti politique», mais un candidat «indépendant» à la candidature pour la présidentielle comme l'indique le «document» du Conseil constitutionnel.
Enfin, en attendant le verdict du juge qui sera prononcé le 25 du mois courant, le procureur général a requis des peines de 20 ans de prison ferme à l'encontre des deux ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia et de 15 ans de prison ferme à l'encontre des deux ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, outre une peine de 10 ans de prison ferme à l'encontre des anciens ministres, Abdelghani Zalène ainsi que les hommes d'affaires Mohamed Baïri, Ahmed Mazouz, Ali Haddad et Hadj Malik Saïd.


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