Limiter la propagation de la pandémie du coronavirus sur le territoire national sans bloquer l'activité est la mission la plus difficile à accomplir par les autorités algériennes, dans ce contexte de panique mondiale. Il s'agit à la fois de sauver le poumon du citoyen des effets du coronavirus et celui de l'économie nationale dans cette période de disette où l'activité doit être renforcée pour remettre le pays sur les rails. Faut-il aller vers le durcissement des mesures préventives pour ralentir la propagation du virus? Le choix est déjà fait. la santé du citoyen devient la seule et unique préoccupation, après la confirmation de 26 cas de contamination par le «coronavirus» importé de l'étranger, essentiellement de la France et d'Italie. Le chef de l'Etat ordonne de réduire le trafic au niveau des ports et aéroports pour diminuer les risques d'importation du virus dans le territoire national. Hier, la compagnie nationale aérienne a annoncé la suspension et la réduction des vols vers certaines destinations classées comme «zones rouges». La liste des pays concernés ne cesse de s'allonger, après l'Italie et le Maroc, Air Algérie évoque la réduction maximale de ses vols vers la France, à partir d'aujourd'hui jusqu'au 4 avril, les dessertes seront assurées au niveau des aéroports d'Alger, Oran et Constantine et la suspension de tous les vols «vers et de» l'Espagne à compter du 16 mars au 4 avril 2020. Dans ce sens, le ministère de la Santé appelle les citoyens devant se rendre dans les pays où la pandémie est active, à différer leur voyage et aux ressortissants algériens établis à l'étranger d'ajourner également leur visite familiale sauf en cas de nécessité absolue. Cette décision s'ajoute, à celles qui ont été prises avant-hier par le chef de l'Etat portant sur le passage à un stade avancé en matière de protection contre la propagation du virus. Fermeture des établissements scolaires, des universités, des écoles coraniques jusqu'au 5 avril prochain, réduction de la durée du prêche du vendredi dans les mosquées, annulation des festivités culturelles, restreindre les compétitions sportives au mode huis clos, la liste des interdictions s'arrête là, en attendant l'évolution de la situation dans les jours à venir. La question qui se pose est faut-il s'inquiéter d'une éventuelle propagation sur une grande échelle du virus sur le territoire national? La réponse du ministère de la Santé, pour l'instant, est négative, mais le risque n'est pas écarté. Pour cela, les citoyens sont appelés à s'impliquer davantage dans cette campagne de prévention lancée, à cet effet, par le département de la santé. Selon ce dernier, le nombre de cas de contamination au niveau des centres de confinement ne dépasse pas 14, après la guérison confirmée de 10 cas qui ont quitté, avant-hier, les hôpitaux de Boufarik et de Mascara. Pour ce qui est des décès, le ministère avance le nombre de 2 cas. Il s'agit du décès d'une personne âgée de 55 ans, avant-hier, un autre cas de décès a été enregistré au CHU de Blida, un homme âgé de 76 ans atteint d'une maladie chronique. D'après les chiffres avancés par le ministère de la Santé, la «pandémie» n'est qu'à son premier stade d'évolution. Ce qui laisse dire que le danger n'est pas écarté et les risques de contamination sont toujours présents. Pour cela, il rappelle aux citoyens l'impératif de suivre les consignes de son département et celle des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de prévention. Il affirme dans ce sens que «le dispositif de veille et d'alerte mis en place est toujours en vigueur et la mobilisation des équipes de santé reste à son plus haut niveau et les enquêtes épidémiologique sont toujours en cours».