Face aux multiples interrogations, le président de la République a tenté de rassurer les Algériens. Le discours du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, prononcé avant-hier soir, a été différemment apprécié par les Algériens, même si, a priori, ceux qui s'attendaient à plus en matière de mesures allant dans le sens de la lutte contre la propagation du coronavirus (Covid-19) sont plus nombreux. Bien évidemment, avec une hausse graduelle du nombre des contaminés et de celui des décès, même si la situation n'a pas encore atteint les pics enregistrés ailleurs, notamment en Europe, des citoyens commencent à s'inquiéter en raison de l'état du secteur de la santé en Algérie qui ne prête guère à l'assurance. Plus d'un a relevé le fait que plusieurs chefs d'Etat étrangers ont prononcé, lors des trois derniers jours, des discours de «guerre», alors que Tebboune a affirmé que «la situation est sous contrôle». «Le discours rassurant de Tebboune ne me rassure guère», a écrit un internaute. «Si seulement Tebboune avait terminé son discours par ‘‘Bonne chance à tous !''», a ajouté un autre. «La situation est sous contrôle, comment ?» s'est demandé, à cet effet, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Il est vrai qu'au vu de l'évolution des situations dans d'autres pays, certains s'attendaient à ce que le chef de l'Etat prenne des décisions de réduction des regroupements de personnes plus drastiques, voire un confinement généralisé, comme c'est le cas en Italie ou en France. «Le confinement strict est pour le moment le moyen de prévention le plus adapté pour juguler la pandémie», a indiqué pour sa part l'ancien député Djamel Fardjallah. Beaucoup pensent la même chose. Bien évidemment, certains internautes estiment, par contre, que jusque-là la situation n'a pas atteint des proportions graves et que, par conséquent, les mesures prises sont plutôt suffisantes et répondent aux exigences de l'heure. A cet effet, le commentateur Lachemot Amar rapporte que «selon des spécialistes, l'Algérie est entre la phase 1 et la phase 2». «La France et l'Italie, à ce stade là, n'avaient pris aucune mesure. L'Algérie a une avance de deux semaines par rapport à ces deux pays pour ce qui est de la propagation du virus», a-t-il ajouté. Il faut noter, en dernier lieu, que dans son discours d'avant-hier, le président de la République n'a pas annoncé globalement de nouvelles mesures par rapport à ce qui a déjà été décidé pour freiner la propagation du virus, si ce n'est l'interdiction officielle de tout rassemblement. Il s'agit, rappelle-t-il, de «la fermeture de toutes les frontières terrestres avec les pays voisins avec éventualité d'autoriser des déplacements de personnes dans des cas exceptionnels, de commun accord avec les gouvernements des pays concernés, la suspension immédiate de tous les vols de et vers l'Algérie, à l'exception des avions cargos ne transportant aucun voyageur et la fermeture immédiate de la navigation maritime, à l'exception des navires de charge transportant des marchandises et des biens». Il est question aussi de «la désinfection immédiate de tous les moyens de transport public au niveau national et de wilaya, ainsi que les stations de transport de voyageurs, l'interdiction des rassemblements et des marches quelles que soient leur forme et leur nature et l'isolement de tout endroit suspecté d'être un foyer de la pandémie», tous comme «l'interdiction de la prière du vendredi et des prières collectives».