Le président Tebboune est optimiste. Non seulement de vaincre la pandémie de coronavirus, mais aussi de voir disparaître ce virus d'ici la fin du mois d'avril. L'espérance du chef de l'Etat se base sur une réalité qu'il a pu confirmer, hier, lors d'une tournée effectuée à Alger dans différents établissements hospitaliers. Le premier magistrat s'est rassuré que l'Algérie «maîtrise» la situation face à la pandémie et cela grâce aux efforts déployés par l'Etat, mais aussi et surtout le concours des différentes parties engagées dans la lutte et la prévention contre le Covid-19. C'est la raison pour laquelle, il a choisi d'inscrire sa vision dans l'après-coronavirus en annonçant une refonte globale du Système national de la santé et la création prochaine de l'agence nationale de la sécurité sanitaire. Abdelmadjid Tebboune étale ainsi sa stratégie à long terme, laissant entrevoir des lendemains meilleurs. Le président s'est donc engagé à revoir totalement le Système national de santé et à améliorer les conditions de travail des professionnels du secteur ainsi que leurs salaires, soulignant que «le plus important c'est de surmonter les difficultés actuelles» avant d'annoncer sa décision d'annuler très prochainement le service civil pour les médecins contre un engagement de ces derniers d'assurer au minimum cinq ans de travail dans le service public. Pour assurer la couverture des zones enclavées, le chef de l'Etat dit opter pour une mesure incitative, à savoir offrir le double du salaire aux médecins qui voudraient volontiers exercer dans le Sud du pays. Le chef de l'Etat qui a salué les efforts «considérables» du personnel de la santé pour faire face à la pandémie du coronavirus, ne manquant pas de s'incliner à la mémoire des victimes «martyrs» qu'elles soient médecins, infirmiers ou simples citoyens, a annoncé une seconde décision. Celle de faire bénéficier l'ensemble des praticiens de la santé ayant travaillé deux mois dans la lutte contre le coronavirus d'une année d'ancienneté dans le calcul de l'âge de départ en retraite. S'exprimant lors d'une rencontre au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, avec les membres de la Commission de suivi de l'évolution du coronavirus, le président Tebboune a précisé que «chaque deux mois passés par tout médecin ou infirmier dans la lutte contre le coronavirus équivaudront une année de travail lors du calcul de l'âge de départ en retraite» et ce, au terme de la crise. Dans son engagement face aux professionnels de la santé, le président se montre très large en assurant sa «disponibilité à aller le plus loin possible dans la prise en charge des préoccupations des corps médical et paramédical, dans la mesure des moyens financiers et des lois de la République». Cette prise en charge et l'ensemble des changements qui seront apportés au système de santé, se feront sous l'égide d'une agence nationale, créée prochainement à cet effet, comme l'a encore déclaré le chef de l'Etat. Il s'agit de l'agence nationale de la sécurité sanitaire dont la mission principale sera la restructuration totale du secteur. Elle aura donc à sa charge de mettre en texte, toutes les décisions que vient de prendre le président, mais aussi d'adapter les textes d'application relatifs à la nouvelle loi sur la santé, selon la nouvelle stratégie voulue pour ce département. Avec autant d'annonces faites pour le secteur de la santé, on peut bien dire que la crise sanitaire a son bon côté. Car, il faut bien le rappeler, les professionnels de la santé ont observé de très longs mois de grève dans l'espoir de faire aboutir leurs revendications dont les principales étaient la grille de salaire, l'annulation du service civil et l'amélioration des conditions de travail. Ces requêtes viennent toutes d'être satisfaites et bien d'autres le seront encore. C'est là une reconnaissance, bien méritée, au dévouement et au travail inégalable du corps médical qui sacrifie sa vie pour sauver celle des autres.