Le chef de l'Etat a salué "l'élan de solidarité du peuple algérien en cette conjoncture difficile que traverse le pays", estimant qu'il va permettre au pays de surmonter la crise "rapidement". En visite hier au centre hospitalo-universitaire de Beni-Messous, puis au dépôt de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), avant de présider une réunion avec les membres de l'instance de veille et de suivi de la propagation du Covid-19, le président de la République a réservé la part belle au personnel hospitalier. S'adressant aux fonctionnaires, en première ligne de la lutte contre l'épidémie, le chef de l'Etat a ainsi promis de revoir la grille des salaires qui les concerne. Plus globalement, il a promis une "amélioration" des conditions de travail dans les hôpitaux. Puis, sur la lancée, il a lancé une autre "fleur" à ces fonctionnaires qui ont souvent été relégués au second plan : les mois travaillés à faire face à l'épidémie de Covid-19 seront comptabilisés dans le calcul de départ à la retraite. Abdelmadjid Tebboune a ainsi précisé que "tous les deux mois passés par tout médecin ou infirmier dans la lutte contre le coronavirus équivaudront à une année de travail lors du calcul de l'âge de départ à la retraite". Cela s'ajoute à l'institution de primes spéciales pour ces trois mois de crise épidémique, déjà en vigueur depuis le mois de mars dernier. Elles concernent tous les personnels travaillant dans le secteur de la santé, les administratifs inclus. En plus des efforts des personnels de la santé, le chef de l'Etat a salué "l'élan de solidarité du peuple algérien en cette conjoncture difficile que traverse le pays". Pour lui, cet élan marque "un nouveau départ pour l'Algérie". Cet élan va permettre au pays de surmonter "rapidement" la crise. Tout en estimant que "la situation est sous contrôle" puisque seul un tiers des "7 900 lits" préparés par le ministère de la Santé a été exploité, le chef de l'Etat prévoit une sortie de crise d'ici fin avril. "Je pense que si nous restons mobilisés, nous sortirons du tunnel d'ici à la fin du mois d'avril", a indiqué Abdelmadjid Tebboune devant les membres de la commission de veille et de suivi du Covid-19. Dans sa volonté de "réformer" le secteur de la santé, Abdelmadjid Tebboune a même voulu crever un abcès ; il promet de s'attaquer au système de service civil qui oblige, jusque-là, les médecins fraîchement diplômés de devoir passer une à deux années dans les zones isolées. Il ne dit pas qu'il va le supprimer clairement, mais il a insinué que l'Etat proposera aux concernés des mesures plus incitatives. Il a évoqué la possibilité de voir les médecins concernés doubler leur salaire s'ils acceptaient de travailler dans les régions isolées. L'annonce a de quoi rabattre les cartes parce que le service civil a de tout temps constitué un litige qui empoisonne le secteur de la santé dans le pays. En attendant, le chef de l'Etat a préféré s'occuper du présent. S'il a admis à Beni Messous que les personnels de la santé ont "manqué de matériel de protection" lors du début de l'épidémie, il s'est félicité que la situation se soit rétablie par la suite. Et pour s'en assurer, il est allé voir le centre de stockage du matériel sanitaire appartenant à la Pharmacie centrale des hôpitaux, situé à Dar El-Beïda, à Alger. Une occasion de rappeler que la distribution du matériel médical ne devait pas s'arrêter à Alger ou les grandes villes. "Il faut faire parvenir le matériel médical et les moyens de prévention à chaque parcelle du territoire national, notamment dans les zones les plus éloignées et le Grand-Sud", a-t-il déclaré, ajoutant, selon la retranscription des propos faites par l'APS, que "même si ces régions n'ont pas enregistré un nombre important de cas confirmés au coronavirus, la précaution et la prévention doivent tout de même être de mise". Il a également instruit le ministre délégué chargé de la Production pharmaceutique à l'effet de "mobiliser tous les moyens de l'Etat, y compris les avions, pour acheminer, le plus rapidement possible, le matériel médical". Grâce aux efforts des personnels hospitaliers, "nous maîtrisons la situation et nous faisons face à cette pandémie grâce à la foi, la volonté et la conjugaison des efforts de l'ensemble des parties", a indiqué Abdelmadjid Tebboune à partir du CHU de Béni Messous. Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, le chef de l'Etat a déjà présidé deux réunions du Haut conseil de sécurité, consacrées à la gestion de la crise sanitaire en cours. Ces rencontres ont notamment permis d'annoncer les moyens dont disposait le pays pour faire face à l'épidémie. La deuxième réunion, tenue en mars, a permis d'instaurer les mesures de confinement total pour la wilaya de Blida et partiel pour le reste des wilayas du pays. Le chef de l'Etat avait également chargé le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, d'effectuer deux visites au CHU Frantz-Fanon de Blida, qui abrite le plus important nombre de personnes atteintes du Covid-19.