Le Ramadhan 2020 sera gravé dans la mémoire du commun des mortels. Le rituel est face à une situation de crise sanitaire dans la pandémie de Covid-19 impose ses « desiderata » de par sa menace grandissante quant à sa propagation qui nécessite un confinement strict. Les mosquées sont réduites à la fermeture jusqu'à ce que cette pandémie soit bannie d'une manière définitive. Les habitudes vont encore une fois être revues plus que lors du mois précédent, le mois de jeûne exige ça, à cause des déplacements qui ont trait à la mercuriale des Algériens durant cette période. Les marchés et les magasins du commerce constituent les espaces par excellence de regroupement en masse des personnes pour s'approvisionner pour cette circonstance. Donc, l'enjeu est grand dans la perspective de parer à la propagation de la pandémie durant ce mois où les citoyens ont tendance à se déplacer massivement dans les marchés et les espaces de commerce. Les pouvoirs publics sont interpellés avec acuité pour intervenir dans le but d'imposer une organisation efficace au temps de la pandémie du coronavirus et ses risques de propagation durant le mois du Ramadhan et ses tentations chez la majorité des Algériens habitués à circuler quotidiennement pour satisfaire les besoins de ce mois en matière d'achats assez particuliers. Il est clair que la première semaine du mois du Ramadhan sera caractérisée par un confinement comme à l'accoutumée, mais il reste à savoir si cela va être prorogé encore une fois pour maîtriser l'évolution de la pandémie et de quelle manière. C'est une situation nouvelle, elle est inédite dans l'histoire du monde musulman en général et de l'Algérie en particulier. Les pouvoirs publics auront à s'adapter par rapport à cette situation spécifique et inédite. Ils doivent réfléchir à un plan spécial Ramadhan, un plan qui tiendra compte de la pandémie du coronavirus en premier lieu. C'est un vrai dilemme et un vrai défi à la fois. L'Etat ne doit laisser rien au hasard, surtout durant ce mois où les véreux, les charognards et les suceurs de sang apparaissent en plein jour avec leurs pratiques spéculatives en participant ainsi à la flambée des prix des fruits et légumes et des viandes, sans scrupule. Il s'agit d'un double défi, le premier concerne la gestion de la pandémie du Covid-19 et ses retombées durant ce mois qui exige des déplacements et des regroupements, le deuxième concerne la lutte contre les spéculateurs qui profitent de ce mois pour imposer leur loi, à savoir faire hausser les prix des produits de première nécessité et autres fruits et légumes et viandes à en donner le tournis. La solidarité nationale doit se maintenir comme c'était le cas lors de l'annonce du confinement total dans la wilaya du Blida et le confinement partiel dans toutes les régions du pays. Mais cette solidarité doit bénéficier aux véritables démunis et les couches défavorisées victimes de la marginalisation sociale et de la paupérisation drastique. Cela nécessite une volonté politique des plus fermes pour barrer la route aux criminels qui profitent de ce mois pour s'enrichir d'une manière éhontée sur le dos des citoyens lambda en quête d'une dignité à vivre loin du chantage que leur imposent les « seigneurs » de la spéculation et les semblants « mandataires » sans foi ni loi. Le Ramadhan 2020 sera un véritable test pour la société et l'Etat, il y va de la solidarité et de la cohésion sociales de ce peuple livré à deux défis, à savoir le défi de la pandémie de Covid-19 et la nécessité de se plier aux directives quant au respect strict des mesures de confinement et de prévention. Mais aussi le défi de lutter contre les suceurs du sang d'une manière ferme pour faire de ce mois un moment d'entraide et de mobilisation patriotique en mesure de permettre au pays de sortir indemne et fort de cette double épreuve, celle de la pandémie de coronavirus et de la cupidité démoniaque des spéculateurs qui jouent les trouble-fêtes durant chaque mois de Ramadhan.