La trame de fond de la fameuse caméra cachée, se veut être «une expérience sociale», mettant en scène des hommes célibataires qui, en répondant à une série de questions, gagnent un cadeau, mais la démarche de l'émission crée la controverse dés sa première diffusion, au premier jour du mois sacré, allant jusqu'à susciter la colère et pour cause, le cadeau que le présentateur offre à sa victime n'est ni plus ni moins qu'une femme! Pis encore, l'animateur poursuit, et lui demande si le «cadeau» lui plaît, ajoutant que si«elle ne lui plaisait pas, il la changerait, puisqu'il a d'autres femmes-cadeaux en réserve». En effet, les propos de l'animateur et la mise en scène font réagir les téléspectateurs. D'ailleurs, les réactions de la blogosphère ne tardent pas à envahir les réseaux sociaux. Les commentaires sur l'émission sont unanimes: «cette émission n'a aucun respect pour la dignité humaine sous toutes ses formes» s'indignent les internautes. Cela dit, les internautes ne sont pas les seuls à s'être indignés face à cette caméra cachée, les collectifs de défense des droits des femmes ont eux aussi «déploré» et appelé l'autorité concernée à agir au plus vite, à savoir, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, en interdisant la diffusion de cette émission de divertissement. En effet, un collectif féministe a lancé une pétition qui a recueilli plus de 4 500 signatures, en à peine quelques heures. Dans le texte de ladite pétition, ces militantes déclarent: «Nous, signataires, considérons comme humiliant et scandaleux, que ce programme traite les femmes algériennes comme un vulgaire objet de récompense dans une caméra cachée. Nous dénonçons également l'humiliation et l'atteinte à la dignité de l'homme ayant été piégé dans ce premier épisode» avant d'ajouter que «nous dénonçons le contenu de cette émission et le considérons comme étant irresponsable envers la société algérienne et irrespectueux vis-à-vis de l'intégrité des personnes». Cela étant dit, ce n'est pas la première fois qu'une émission de divertissement diffusée sur les chaînes privées se transforme en polémique, et pose un problème d'éthique. En effet, la polémique de ces émissions de «divertissement» est toute aussi coutumière que n'importe quelle autre tradition lors de ce mois sacré. C'est d'ailleurs ce que dénoncent les internautes, «la banalisation de la violence sous toutes ses formes». Ils déclarent: «Ces ignobles caméras cachées qui inondent le petit écran durant le mois de Ramadhan, accroissent la violence quotidienne de la société algérienne, ainsi que ses tabous et ses contradictions.» Cela dit, la question qui demeure est: quel avenir pour ces caméras cachées et autres émissions de divertissement qui mettent en avant la violence, puisque une loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine, a été adoptée par le Parlement? Une loi qui a pour fondement principal la tolérance et le respect de la dignité humaine.