L'émission "Mon mari et moi", qui a suscité un tollé sur la toile, a été retirée de la grille des programmes, suite à l'"avertissement" de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. Chaque année, les caméras cachées made in DZ font le buzz, et ce, non pas pour leur qualité, mais pour leur médiocrité indiscutable. Ce concept, créé pour divertir, est devenu pour les chaînes privées un ring de boxe où tous les coups et insultes sont permis. Pour ce Ramadhan, les producteurs se sont surpassés, notamment avec l'émission "Ana wa rajli" (Mon mari et moi), dont la diffusion du premier épisode, vendredi, a suscité l'indignation des internautes sur les réseaux sociaux. Ce tollé est légitime, car le piégé se voit proposer une femme en "cadeau", gagné comme au "Juste Prix" : une marchandise à prendre ou à laisser. Sans morale, misogyne et méprisante, cette caméra cachée est indéniablement une atteinte à la dignité humaine. D'ailleurs, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a réagi dimanche, en adressant un "avertissement" à la chaîne privée programmatrice de l'émission. Selon l'APS, l'Arav a souligné dans le communiqué : "Compte tenu du souci de l'Arav de veiller au respect des lois et règlements en vigueur dans tout programme audiovisuel, et après avoir visualisé l'émission de caméra cachée intitulée ‘Ana wa rajli', laquelle a suscité de vives réactions auprès de citoyens à travers les réseaux sociaux, mais aussi auprès de la presse nationale au sujet des infractions flagrantes entamant l'éthique professionnelle et attentant à l'ordre public, à la vie privée, à l'honneur et à la réputation des personnes loin de tout respect de la dignité humaine, l'Arav adresse un avertissement à la chaîne, pour ne plus diffuser ce type de programme, se réservant le droit de prendre d'autres mesures en cas de récidive." Tout en "rappelant" aux autres chaînes "le communiqué rendu public de concert avec le ministère de la Communication et les mises en garde contre tout manquement à l'éthique professionnelle et aux lois de la République". Suite à cet avertissement, la chaîne concernée a publié dans la soirée de dimanche un communiqué pour présenter ses excuses aux téléspectateurs et au concerné (le jeune Sofiane, piégé par l'équipe de l'émission). Les responsables ont, entre autres, mentionné dans le document avoir supprimé "Ana wa rajli" de la grille des programmes du Ramadhan. À rappeler que cet avertissement intervient suite à une pétition lancée sur le net, à l'adresse de l'Arav, intitulée "Pour la suspension de la caméra cachée ‘Ana wa rajli'", ayant récolté pas moins de 8 000 signatures.Dans le texte était mentionné : "Nous, signataires de la présente pétition, sollicitons l'Arav d'intervenir pour la suspension définitive de ce programme. Nous dénonçons le contenu et le considérons comme étant irresponsable envers la société algérienne et irrespectueux vis-à-vis de l'intégrité des personnes." "Ce programme est ignoble et déshumanisant (…). Nous, signataires, considérons ce programme comme humiliant et scandaleux, car il traite les femmes algériennes comme un vulgaire objet de récompense dans une caméra cachée. L'année dernière, cette chaîne fut aussi à l'origine d'une campagne de dénigrement et de diffamation à l'égard de militantes féministes algériennes. Il est donc urgent de mettre fin à ce genre de contenu médiatique à scandale." Outre ces productions affligeantes, les chaînes privées ne sont pas à leur premier écart, puisque les téléspectateurs peuvent visionner tous les soirs les derniers films du box office en mode piratage !