Déjà les nerfs à fleur de peau, de par l'arrêt forcé de leur activité, en raison du confinement, ils sont appelés à subir une hausse des tarifs du carburant. Hier, dans les stations-service de la wilaya de Annaba, la désolation était visible chez les automobilistes, les taxieurs surtout, dont le gagne-pain est suspendu à un tour de volant et un coup de clé de contact. Cette dernière risque de ne plus tourner pour beaucoup d'entre eux. Certains envisagent de changer d'activité. « Les répercussions de cette augmentation sont un coup de grâce pour les taxieurs, déjà en difficulté», nous dit-on. La location des licences d'exploitation, le prix de la pièce de rechange et la cherté de la vie, entre autres facteurs de tension pour ces prestataires de services routiers. «Les taxistes» sont appelés à supporter une énième augmentation des prix du carburant. Une hausse qui aura certainement une répercussion mécanique sur les tarifs des transports et sur les produits agricoles, dont les producteurs utilisent le gas-oïl pour l'irrigation... Ce qui va, une fois de plus, agresser le pouvoir d'achat du citoyen. En attendant le 14 juin, amorce de la deuxième phase du déconfinement, qui touchera sans doute le secteur des transports dont les taxis. Une appréhension qui n'a pas manqué à Annaba, où les taxieurs vivent sur des charbons ardents, en perspective d'une nouvelle tarification à indexer sur les nouveaux prix de l'essence et du gas-oil. Certains ont déjà mis en application leurs nouveaux tarifs. De 150 DA, la course est passée à 200 DA la course et parfois plus. Les taxis de place, eux, n'ont pas eu besoin d'attendre l'annonce officielle de l'augmentation. À l'image de Sidi Amar où la course par place coûte désormais 100 DA... Les tarifs appliqués par les taxieurs en activité ne sont plus uniformes. D'autres, même si c'est à contre-coeur, s'en tiennent encore aux anciens tarifs, en attendant de voir de quoi sera fait demain. Il faut dire que le sujet inquiète à plus d'un égard. Les retombées des répercussions de l'augmentation vont impacter, également, le milieu du travail, où les salariés ne parlaient que de ces nouveaux tarifs, notamment ceux habitant la nouvelle ville et les nouveaux pôles urbains. «J'habite El Kalitoussa, chaque jour, je paye 800 DA pour aller travailler et rentrer chez moi », a lancé cet ouvrier à la pompe. Situation identique pour tous, sans exception. Conducteurs ou usagers de taxis et autres moyens de transport. Certains taxieurs ont carrément pris un congé, en attendant d'y voir plus clair. «Je ne peux pas travailler comme ça, alors mieux vaut mettre le frein», nous dit Hocine, un taxieur du centre-ville. «Impossible d'assurer le service avec des tarifs qui ne comblent même pas les charges d'essence», dit-il. « Il y a un manque à gagner qui, avec cette augmentation et les anciens tarifs, je suis contraint d'arrêter le service», déplore-t-il. Pour ne pas tomber dans l'informel, plusieurs taxieurs, qui nous ont contactés par téléphone, interpellent leur tutelle, quant à un réajustement des tarifs de la course, sur la base des nouveaux prix des carburants. Pour l'heure c'est le «wait and see», en attendant de voir comment évolueront les choses, après la pandémie de Covid-19. Rappelons que l'augmentation des tarifs des carburants a été décidée par le gouvernement, dans le cadre du projet de loi de finances complémentaire (Plfc) 2020, entré ce samedi en application, à la pompe, après la publication, jeudi, de la loi sur le Journal officiel.