Avec une célérité proportionnelle à la gravité de la provocation marocaine, les autorités militaires algériennes sont passées à l'acte. C'est officiel, le génie militaire de l'ANP a identifié les sites où seront érigées les deux bases militaires en réponse au projet de Rabat de construire une installation similaire à 38 kilomètres du territoire algérien. Selon des sources très au fait de ce dossier sensible, les deux bases algériennes seront implantées sur les territoires des 2e et 3e Régions militaires (respectivement Oran et Béchar). Les mêmes sources précisent que ces deux installations seront équipées de commodités ultramodernes pour répondre à tout éventuel danger qui surviendrait à nos frontières Ouest. Depuis l'annonce parue le 21 mai dernier dans le Journal officiel du Royaume chérifien autorisant la construction d'une base militaire d'importance stratégique près de la frontière avec l'Algérie, Rabat n'a pas fini d'intoxiquer l'opinion maghrébine et internationale par de fausses informations sur la nature de son projet militaire aux frontières avec l'Algérie. Il ne s'agit pas d'un simple cantonnement de logistique, comme veut le faire admettre Rabat, mais bel et bien d'une base militaire. Selon des sources très au fait de ce dossier hautement sensible, cette base militaire située à 38 km de la frontière algérienne a été implantée sur une superficie de 23 hectares dans la forêt de Ben Ali, de la région de Laâouinate relevant de la commune de Jérada. Nos sources indiquent également que cette base a été construite avec le concours d'experts militaires israéliens qui seraient d'ailleurs sur ce site depuis plusieurs semaines. L'Algérie a très mal accueilli cette annonce de Rabat, surtout que le projet de cette caserne a été conçu conjointement avec Israël. Connaissant la proximité étroite qu'entretient Rabat avec Tel-Aviv, il est donc facile de déduire que l'installation militaire servira comme centre d'espionnage électronique dont la logistique sera gracieusement fournie et entretenue par l'entité sioniste. Il y a de ce fait un sérieux danger pour la Sécurité nationale et c'est dans cette situation de légitime défense que l'Algérie a décidé de prendre les devants en répondant à cette provocation par la construction de deux casernes à ses frontières. «C'est ainsi, à chaque provocation nous répondrons désormais par deux actions sur le terrain», ajoutent les mêmes sources insistant qu'il ne s'agit pas d'une action faite sur un coup de tête ou d'une visée belliciste. Depuis plusieurs mois l'Algérie essuie des attaques et des provocations fomentées par le Makhzen. Lesquelles attaques se sont accentuées avec l'élection, en décembre dernier, de Abdelmadjid Tebboune à la tête de la République. Le Makhzen a mené une cyberguerre en règle contre l'Algérie. Le président Tebboune en a fait les frais. Sa disponibilité clairement affichée à bâtir un Grand Maghreb rénové ne lui a pas épargné les salves médiatiques marocaines. Cette stratégie du harcèlement s'est poursuivie jusqu'à s'exprimer de la manière la plus indigne dans les propos tenus par un consul insolent, qualifiant, en mai dernier, l'Algérie de « pays ennemi». Les attaques, les manquements diplomatiques ont muté en paranoïa dès que l'Algérie a ouvert un débat interne sur le rôle futur de son armée dans le cadre de l'avant-projet de l'amendement constitutionnel. Le Makhzen s'affole et crie « à l'agression du voisin algérien». Il se trouve que c'est l'armée marocaine qui intervient en dehors de ses frontières et ce depuis 1960! Comment peut-on, s'offusquer d'une action qu'on pratique depuis 60 ans? De ces interventions de l'armée marocaine, on retient d'ailleurs d'illustres actions où des civils, dont des enfants et des femmes, ont été massacrés et des Etats détruits. La dernière en date est sa participation aux frappes lancées par l'Arabie saoudite contre les positions houthistes au Yémen. Lors de l'opération «Tempête du désert» menée par les Etats-Unis pour mettre fin à l'invasion du Koweït par l'Irak 17 000 soldats marocains sont partis «casser de l'Irakien». Le Makhzen sait pertinemment que l'armée algérienne n'est pas expansionniste. Sa panique tient à d'autres motifs. C'est le retour de l'Algérie en tant qu'acteur régional incontestable qui dérange.