Alors que le MC Oran vit une tourmente multidimensionnelle, les tractations commencent à voir le jour. L'actuelle équipe dirigeante fait mine de rester en place attendant des jours meilleurs. Après que les doléances de ce club ont été portées au plus haut niveau, l'on songe d'ores et déjà aux changements à opérer, dans les tout prochains jours, parmi l'équipe administrative. Une fraction semble vouloir trancher au profit de l'ancien finisseur, Habib Benmimoun, en le plébiscitant à la tête du conseil d'administration. Si Tahar Chérif El Ouezzani, lui, continue à dresser son bivouac dans les anciens locaux du MCO, situés dans la somptueuse rue Larbi Ben M'hidi, en se présentant dans son bureau chaque matin, alors que sa mission a expiré le 18 juin dernier. La proposition quant à placer Habib Benmimoum en tant que PCA n'est sans aucun doute pas un fait du hasard, malgré le fait que celui-ci et CEO ne se vouent aucune animosité. Bien au contraire, leur relation est d'autant plus ancienne que leur seul souci est, selon des cercles proches des Rouge et Blanc, de sauver le club de la chute libre dans les abysses. Mais à quel prix? Des actionnaires sont mis à l'index. Des manipulations font rage. «Chacun des actionnaires tente de remonter les uns contre les autres», dira t-on. Or, Si Tahar Cherif El Ouezzani, imperturbable, ne semble pas inquiet par ce que l'on continue à qualifier localement de «tractations sordides» ne faisant en rien «le bonheur du club». «Que ces manipulateurs fassent preuve d'audace en affrontant la situation telle qu'elle est au lieu de se livrer au jeu des peaux de bananes et des coups bas!», stigmatise-t-on, en ajoutant que «ces semeurs de zizanie sont connus par le commun de tous les Oranais». «Ils sont constitués de ces hommes ayant semé la honte et le trouble durant plus de deux décennies en prenant le club en otage n'investissant aucun sou pour son évolution, alors que celui-ci est un club d'élite et non pas un ring de boxe», a-t-on déploré. Loin des réunions nocturnes, CEO ne semble pas vouloir quitter le club pour le laisser en rade se battant contre vents et marées. D'autant plus que la tenue d'une AG, devant réunir l'ensemble des actionnaires, commence à s'esquisser. La direction de la jeunesse et des sports et le secrétaire général de la wilaya d'Oran semblent avoir réussi leur coup en ayant persuadé les «frères-ennemis» à revenir à la raison pour s'asseoir à la table des négociations et discuter de choses sérieuses. CEO, lui, ne compte pas lâcher et le MCO retient son souffle. «J'aimerais bien qu'on me prolonge», aurait-il avoué, à plusieurs reprises, à ses intimes. Cette confession est plus que révélatrice de la volonté, manifeste, du directeur général du Mouloudia quant à reprendre en main les clés du club après même la tenue de l'AG, pour peu que celle-ci opte pour lui. Cependant, l'ancien joueur du MCO est explicite dans son projet en le reposant sur deux conditions principales, attirer une entreprise nationale devant prendre en main les destinées du club et avoir le droit de regard sur la gestion précédente du club. En d'autres termes, le DG des Hamraoua va droit au but en revendiquant les pièces administratives détenues par l'ancien patron du MCO, Ahmed Belhadj, dit Baba. Celui-ci n'est, contre toute attente, pas près de remettre son compteur à zéro. Il se manifeste de loin dans chaque événement fâcheux le citant, notamment en ce qui concerne la gestion financière du club. Très souvent, il exhibe des pièces comptables attestant avoir agi et réagi en réglant un quelconque problème, mais sans pour autant juger utile de remettre cette paperasse à l'actuelle équipe administrative. Le retour à la légalité se profile, mais plébisciter la personne de Habib Benmimoun ne fait pas l'unanimité. Le coup est venu de l'ancien président Chaouch Ghalem. L'avertissant, il l'interpelle l'invitant à ne «pas s'aventurer» dans la gestion des affaires du club: «Contente-toi d'être actionnaire.» En réalité, Chaouch Ghalem s'en prend à l'ex-président du club, Youcef Djebbari l'accusant d'être «à l'origine de tous les maux subis par le club des Hamraoua». «Je demande à Habib Benmimoun de ne pas sombrer sous les propensions de Djebbari», a-t-il affirmé tout récemment. «Contente-toi d'être actionnaire et fais surtout attention où tu mets les pieds», a-t-il ajouté en s'adressant à l'ancien buteur du Mouloudia. En d'autres termes, la gestion des affaires du club est truffée de coups bas et de peaux de bananes.