Alors que des pénuries d'eau touchent pratiquement tous les villages de la wilaya de Tizi Ouzou, certaines localités semblent trouver le moyen idoine pour s'en sortir à moindre frais. C'est le cas des villages Tifra, situé dans la commune de Tigzirt et Zouvga, dans la commune d'Illilten, qui ont décidé de ne compter que sur eux-mêmes. En effet, avec leurs propres moyens, techniques et financiers, ces deux villages ont pu atteindre l'autosuffisance en matière d'eau potable. En effet, grâce à la mobilisation des villageois à Illilten, un volontariat chaque vendredi a permis de remplacer l'ancienne conduite d'eau désuète et défectueuse, par une toute nouvelle, en PHD. Acquis via les cotisations des citoyens, ce réseau dont les travaux se poursuivent, s'étale sur 8 kilomètres. Une véritable prouesse pour des villageois qui ont décidé de ne plus subir les pénuries d'eau et de compter sur eux-mêmes dans la réalisation des travaux de changement des conduites. À Tifra, village situé sur le littoral de la wilaya, la prouesse du village n'est pas moindre, puisque le chantier consistait à alimenter le village de sources propres à la localité. Ainsi, comptant sur leurs cotisations, renforcées par l'apport d'un industriel (Tifra Lait), enfant du même village, les gens de Tifra ont acquis le matériel nécessaire pour effectuer un forage et ramener l'eau via un réseau en PHD, sur plus de cinq kilomètres. Cet été donc, les villageois ne souffrent point de pénuries d'eau potable. Même les places du village ont été dotées de fontaines alimentées à partir du même forage. Ainsi, les initiatives de ces deux villages commencent à servir d'exemple à d'autres localités qui vont certainement suivre et faire le pas. Dans plusieurs villages, les projets de réaménagement des fontaines sont en cours à l'instar du village Tarihant, situé dans la commune de Boudjima, à une trentaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de wilaya. Regroupés autour de l'association écologique Garoura, les jeunes du village ont pu réparer les conduites qui alimentent la fontaine «Laïnsar», située en contrebas de leur localité. Les financements ont été pris en charge par les villageois et les émigrés de la même localité vivant en France et au Canada. Par ailleurs, il est à rappeler que le problème de manque d'eau constitue la préoccupation majeure des habitants de la wilaya. Le stress hydrique, qui se manifeste à chaque saison estivale, est derrière la quasi-totalité des actions de protestation signalées à travers plusieurs communes. À Azeffoun, les villages d'Aït Ouandelous et Timlouka ont fermé le siège de l'ADE et celui de la daïra pendant plusieurs jours, pour alerter les responsables sur la situation très difficile qu'ils vivent au quotidien. C'est le même son de cloche à Azazga et Bouzeguène où le même climat règne à travers plusieurs villages. Enfin, notons que ces dernières semaines, marquées par des températures caniculaires, les prix des citernes d'eau potable sont de 3 000 DA pour 2000 l et 2 500 DA pour une citerne de 1000 l. C'est le seul moyen qui reste aux citoyens pour s'approvisionner en eau. Il faut également signaler que le rythme de vie actuel a fait que les besoins quotidiens par habitant sont plus grands.