Le Mouloudia d'Alger a gagné à la peine, le week-end dernier, face aux gars des Aurès, le CAB, en l'occurrence. Cependant, le fait saillant aura été sans conteste, l'absence des supporters qui, de nouveau, boycottent les leurs, suite aux défaites consécutives ayant précédé ce match, qui, elles-mêmes, interviennent après cinq succès d'affilée et qui avaient donc suscité un espoir quant au réveil des Vert et Rouge à reprendre en main sérieusement leur destin. Entre-temps, l'ex-patron de la section football est limogé sans que la présidence du club n'explique pourquoi puis remplacé par celui, qui, deux mois plutôt, était pressenti à ce poste mais qui a refusé d'assumer cette lourde charge, avec courtoisie et diplomatie. A vrai dire, c'est cela la vie du Doyen. Gérer le club dans l'opacité la plus totale et éloigner tous ceux qui peuvent contribuer à le faire sortir du coma profond dans lequel, en apparence, il se complaît. Une issue de secours existe désormais : la Coupe d'Algérie, le titre lui ayant échappé depuis belle lurette : pendant que les clubs préparaient activement leur saison, au MCA, l'on s'amusait à vouloir acheter le joueur le plus en vue (en existe-t-il ?) à s'entredéchirer par joueurs interposés, en oubliant l'essentiel : la compétition et le défi attendu par des milliers de supporters, à savoir «redorer le blason terni du club, longtemps occulté par des guéguerres byzantines et des bagarres de chiffonniers. Alors, tout le monde espère, quand bien même le futur adversaire est loin d'être un manchot puisqu'il s'agit d'un spécialiste des rendez-vous de Dame Coupe. Mais il faut dire aussi que le coach Saâdi ne travaille pas dans de bonnes conditions. La pression est telle qu'il semble faire le travail qu'à moitié. Et pour preuve : bien avant le match contre le CAB, la centaine de supporters qui s'est déplacée au 5-Juillet ne l'a pas ménagé. D'ailleurs, il le reconnaît lui-même: «Ces attitudes et comportements hostiles nous ont perturbés, les joueurs et moi», n'hésitant pas à les qualifier «d'imbéciles et d'inhumains» ne comprenant toujours pas un tel acharnement. Et d'ajouter: «C'est une honte». Pour lui, c'est ce qui explique «le manque d'efficacité» des joueurs sur le terrain et «les bourdes commises». Dans la foulée, il a lancé un appel aux «vrais supporters» pour «encourager leur équipe et non la déstabiliser». Quelque part, il est dans le vrai, quand bien même l'on se demande «ce que serait le Mouloudia sans Deham?» Une équipe qui ne tient qu'à un seul joueur, n'ira pas loin. Il est donc certain qu'il doit avoir sa petite idée pour monter un groupe compétitif, hypermotivé et plaçant les couleurs du club au-dessus de tout. Cependant, il hésite, bien que conforté et aidé par le staff dirigeant. Encore une fois, la pression extra muros est infernale. Il fallait voir comment le public avait réagi, lorsqu'il décida le remplacement de Maouche. A priori, sur ce plan il est le maître à bord, comme il le souligne par ces propos. «C'est un joueur qui a des qualités techniques, certes, mais il faudrait aussi tenir compte de sa forme». Pis encore et il l'avoue lui-même: «J'ai dû faire du cinéma pour contester la décision de l'arbitre d'avoir accordé au CAB le 2e but égalisateur, alors qu'il était parfaitement valable». Cette ambiance, Saâdi n'en veut pas. Mais qui pourrait l'aider à supporter ce poids, actuellement au Mouloudia? Apparemment personne, tant la gestion du Doyen est défaillante, avec un président tapi dans l'ombre alors que la plupart des dirigeants du club de par le monde, sont présents, soit sur la main courante, soit dans les tribunes. Ainsi, il reste beaucoup à faire dans la maison du Doyen pour faire figure d'un grand club, bien structuré et bien géré.