Il n'y a pas l'ombre d'un doute, la défaite concédée vendredi à Batna est le résulta manifeste de la mauvaise préparation engagée pendant la semaine qui a précédé le match. Des absences à l'appel, des échanges d'accusations entre la direction et les joueurs, changements fréquents des horaires d'entraînement, mais aussi et surtout une crise financière qui persiste. Autant dire que ce sont là des éléments suffisants pour que les Oranais reviennent bredouilles de leur lointain déplacement aux Aurès. Ceux qui ont observé de plus près la manière avec laquelle le Mouloudia a préparé son rendez-vous du week-end ne pouvaient pas donner cher de la peau des camarades de Ouasti. A la reprise des entraînements en début de semaine, c'est plus de la moitié de l'effectif qui était aux abonnés absents sans que personne ne donne le lendemain sur les raisons de cette défection. Ni le président ni l'entraîneur, qui sont d'ailleurs les deux seules personnes qui veillent sur l'équipe en compagnie du dirigeant Seddik Abdennour, n'ont pu instaurer une discipline de base au sein du groupe, les joueurs se comportant au gré de leurs humeurs sans qu'ils soient rappelés à l'ordre. Les écarts de discipline ne cessent de se multiplier sans que personne parmi la sphère dirigeante du Mouloudia ait eu la présence d'esprit de mettre un terme à cette débandade. Il faut dire que la crise financière qui frappe le club en ce début de saison oblige les responsables à fermer l'œil sur certains dépassements. Les Ouasti, Sebbah, Chaïb, Mezouar, El Bahari et autres Daoud, qui représentent déjà la moitié de l'équipe, commencent à ronger leur frein. Voyant la direction prendre tout son temps pour procéder au paiement de leur dû, ces éléments donnent l'impression d'être découragés. Il faut signaler d'ailleurs l'absence de la plupart de ces joueurs lors du dernier déplacement à Batna. Ceci qui explique bien sûr la prestation catastrophique des Hamraoua sur tous les plans. Les absences brouillent les cartes de Mansour Hadj L'absence de joueurs comme Mezouar, Daoud, Sebbah et Benattia ainsi que Chaïb, qui ont tout de même leur poids dans l'équipe, a eu l'effet de créer un grand vide dans l'entrejeu du Mouloudia. Là, il faut aussi dire la crise financière a été à l'origine de ces absences. Un joueur intervenant sous le couvert de l'anonymat affirme n'avoir pas voulu prendre le risque de jouer ce match, alors qu'il n'a pas touché le moindre sou. Mieux, il est fort possible que certains des joueurs suspendus, ceux qui ont reçu un troisième carton face au NAHD, l'aient cherché dans le but d'éviter de prendre part à ce périlleux déplacement de Batna puisque le retour s'est fait par bus. Les premiers rôles, de quoi on parle ? Après avoir fait le plein à Zabana avec trois victoires consécutives, on a commencé à croire dur comme fer que cette équipe oranaise pourra jouer les trouble-fête et, partant, arracher une place qualificative à une compétition internationale. Il faut dire que les fans d'El Hamri sont allés vite en besogne car il suffit à cette équipe du Mouloudia de sortir à deux pas d'Oran pour concéder des défaites nettes comme cela a été le cas à Batna à deux reprises, mais aussi à Bordj Bou-Arréridj. Finalement, le huis clos n'a jamais été un avantage pour les Oranais qui viennent de concéder leur seconde défaite sans la présence du public de l'équipe adverse. Le président Elimam, qui a parlé d'un montant de 7 milliards nécessaires pour jouer les premiers rôles, devra revoir ses comptes car le problème risque de ne pas être financier seulement du moment que l'équipe manque également d'ambition. C'est toute une culture qui manque à ces joueurs et à l'entourage du Mouloudia. Le plus dur reste à faire Si l'on se fie au calendrier de la D1, l'on peut dire que le Mouloudia a eu des confrontations plus ou moins à sa portée durant cette première moitié de la phase aller. En jetant un œil sur ce qui reste, l'on peut d'ores et déjà dire que la mission des poulains de Mansour Hadj ne sera pas une sinécure. En accueillant l'USM Harrach avant de se déplacer à Alger pour y défier le MCA, puis recevoir le WAT et l'ASK et se rendre ensuite à Béjaïa avant d'affronter Sétif à Zabana et boucler la phase aller par un déplacement à Bologhine pour croiser le fer avec l'USMA, l'on peut dire que le Mouloudia a devant lui bien des chemins de traverse. Si Elimam veut voir son équipe s'accrocher vraiment au premier wagon de la D1, il devra régulariser la situation financière de ses joueurs non sans oublier de s'attaquer au volet disciplinaire qui reste indispensable pour l'équilibre et la stabilité de l'équipe. Amine L. Elimam malmené à Batna Les dirigeants du CAB ont fini par mettre à exécution leurs menaces en malmenant la délégation oranaise à son arrivée au stade. Les Oranais ont bien fait finalement de passer la nuit au Khroub avant de rallier Batna le jour du match. Le premier visé a été le président du Mouloudia qui a été interdit d'accès au stade. Les responsables du 1er-Novembre n'ont pas permis à Elimam de rester sur le banc des remplaçants, encore moins d'aller s'installer dans la tribune officielle. Elimam a dû suivre le match à partir du tunnel comme s'il était suspendu. Il faut dire que c'est toute la délégation oranaise qui a dû subir la grosse pression. Mais cela n'explique en aucun cas la défaite sur le terrain. Hadj Mansour : «On était dans un jour sans» Pour l'entraîneur du MCO, le Palestinien Hadj Mansour, son équipe n'était pas dans son jour vendredi soir à Batna. C'est ce qui s'est répercuté sur le résultat du match et cette défaite par deux buts à zéro. «Pour ce match, il y a les absences qu'on a ressenties sur le terrain. Pas moins de cinq joueurs n'ont pas pris part à ce match, mais je dirai grosso modo que l'équipe n'était pas dans son jour. Rien ne nous réussissait. On est passés carrément à côté de notre sujet. D'autre part, on a subi une grande pression en début de match, à tel point que le président n'a même pas été autorisé à accéder au stade. Sur le plan du jeu, on a commis des erreurs individuelles, notamment sur les deux buts, intervenus sur coups de pied arrêtés», nous a déclaré le coach en substance. A signaler que Benhamou, Sebbah, Benattia, Mezouar, Chaïb et Daoud n'ont pas pris part à ce déplacement. Pressions sur le président pour convoquer l'AG Les déclarations d'Elimam dans ces mêmes colonnes n'ont pas laissé indifférents certains membres de l'AG qui commencent à s'activer afin de peser de tout leur poids pour pousser le président à arrêter une date pour l'assemblée générale. Reprise aujourd'hui à Zabana La reprise des entraînements aura lieu cet après-midi à 16 heures au stade Zabana. Le président du Mouloudia n'a pas manqué d'appeler tous les joueurs pour leur confirmer ce rendez-vous de reprise. En point de mire, le très attendu match contre l'USM Harrach qui s'annonce d'une extrême difficulté pour les Hamraoua. Fort heureusement pour les supporters, l'équipe va enregistrer le retour des blessés et des suspendus. L. B.