Le syndicat des enseignants nigérians a menacé de se mettre en grève en raison des récentes attaques du groupe terroriste «Boko Haram» contre les établissements scolaires, selon un communiqué du syndicat. Ces attaques «constituent de tristes rappels d'événements antérieurs à Chibok et Dapchi, au cours desquels les terroristes de Boko Haram avaient attaqué et enlevé des élèves, créant une perturbation monumentale des activités scolaires et empêchant la croissance et le progrès de l'éducation de notre nation», a déclaré le syndicat dans son communiqué mardi. Ces attaques soumettent les membres des familles et leurs proches à un «traumatisme inimaginable», ajoute le texte. Des éléments du groupe terroriste «Boko Haram» ont enlevé plus de 300 élèves dans l'Etat de Katsina, au nord-ouest du Nigeria. Au total, 333 élèves de l'Ecole secondaire scientifique publique sont toujours portés disparus après l'attaque vendredi soir par des hommes armés contre cet établissement, revendiquée par «Boko Haram», selon les médias locaux. L'enlèvement de centaines de lycéens, vendredi dernier, au Nigeria a été perpétré par trois gangs criminels, spécialisés dans les kidnappings contre rançons, pour le compte du groupe terroriste Boko Haram, selon des sources concordantes. 333 adolescents sont toujours portés disparus depuis l'attaque de leur pensionnat situé à Kankara dans le nord-ouest du pays, selon les autorités. Mardi, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau a revendiqué cet enlèvement qui a eu lieu à des centaines de kilomètres de la zone où opère le groupe terroriste. Cette annonce, signe d'une expansion territoriale du groupe, a provoqué l'effroi au Nigeria. Le rapt a été coordonné par le chef de gang Awwalun Daudawa en collaboration avec deux autres bandits renommés, Idi Minoriti et Dankarami, selon des sources sécuritaires. Depuis près de dix ans, le nord-ouest et le centre du Nigeria sont en proie aux violences de groupes criminels surnommés «bandits», qui multiplient les enlèvements contre rançons et volent le bétail. Mais depuis quelques années, des alliances se sont nouées entre des bandits du nord-ouest et les groupes jihadistes du nord-est, dont Boko Haram. «D'après les informations disponibles, Abubakar Shekau a ordonné à Awwalun Daudawa de kidnapper les écoliers et il a fait appel à Idi Minorti et Dankarami», a déclaré une source au fait du milieu des «bandits» dans la zone. Awwalun Daudawa, âgé de 43 ans, est à l'origine un voleur de bétail qui s'est reconverti dans le trafic d'armes, selon une source sécuritaire. L'homme achetait des armes en Libye qu'il revendait dans le nord du Nigeria aux bandits. Au fil du temps, «il a forgé une alliance avec Boko Haram et est devenu leur trafiquant d'armes», poursuit cette source. M. Daudawa achetait les armes saisies lors de raids et embuscades de Boko Haram contre les forces de sécurité nigérianes, pour les revendre ensuite aux «bandits» du nord-ouest. Le chef de gang avait récemment été repéré dans la forêt proche de Kankara où il s'était installé. Un rapport des renseignements s'inquiétait d'une future action.