L'électrification des zones d'ombre est l'une des priorités du gouvernement. Une feuille de route a été tracée pour que ces «clusters de la misère», ces laissés-pour- compte, cessent de broyer du noir. Le lourd héritage d'une gestion dramatique des affaires du pays, durant ces 20 dernières années, qu'il va falloir assumer, corriger, pour réduire de flagrants déséquilibres régionaux, notamment et réinstaurer une justice sociale dont ont été privés bon nombre de nos concitoyens. Le secteur de l'énergie est déjà au front pour assurer la mission qui lui revient. Où en est-il? Près de 30% des zones d'ombre à travers le pays ont été raccordés au réseau d'électricité national, a indiqué, jeudi, le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar. 30% des zones d'ombre en Algérie ont été raccordées au réseau de distribution de l'électricité national sur plus de 15 000 zones d'ombre recensées à travers le pays, a-t-il précisé, lors d'un point de presse, en marge de son audition par les membres du Conseil de la nation. Cette démarche s'inscrit parmi les priorités du plan d'action du gouvernement et intervient en application des recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le successeur de Mohamed Arkab s'était déjà exprimé, le 17 décembre, sur ce phénomène, lors d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. «La priorité a été accordée à la réalisation des projets de raccordement au gaz et à l'électricité en faveur des zones d'ombre, des agriculteurs et des investisseurs, au niveau des zones industrielles, dans le but de promouvoir l'activité économique dans ces régions et de créer des postes d'emploi», avait fait savoir Abdelmadjid Attar aux élus du palais Zighoud Youcef. Le Sud du pays est concerné à plus d'un titre. La question de l'électrification et de l'approvisionnement en gaz naturel de cette partie du territoire national, avait été mise en exergue lors d'une visite de travail, de trois jours effectuée dans la wilaya d'Illizi au mois d'octobre dernier. Illizi, ce n'est pas moins de 8 000 zones d'ombre dépourvues de gaz et d'électricité, qui ont été répertoriées, à l'échelle nationale, par le ministère de l'Energie, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. «Il appartient de hâter la concrétisation de tous les projets de raccordement aux réseaux d'électrification et de gaz naturel, notamment au profit des zones d'ombre, en tant que leviers de développement et d'amélioration du cadre de vie du citoyen», avait déclaré Abdelmadjid Attar lors de la dernière escale de son séjour saharien. La question du prix de l'énergie a également été évoquée, le 24 décembre, lors de son audition par les sénateurs. L'Etat n'envisage pas d'augmenter les prix de l'électricité ou du gaz naturel pour les citoyens à consommation modeste, notamment ceux résidant au niveau des immeubles, qui constituent la majorité des consommateurs, a précisé le ministre, qui a cependant révélé qu'une réflexion est en cours au niveau des hautes autorités de l'Etat sur une possibilité d'augmenter les prix pour les tranches importantes de consommation d'électricité ou de gaz, au-delà de seuils raisonnables. Pour quel objectif? «Cela pourrait soutenir les investissements futurs de l'entreprise Sonelgaz et d'autre part encourager ces consommateurs à diminuer leur consommation énergétique et ainsi permettre au pays de s'orienter graduellement vers la transition énergétique au cours des 10 prochaines années, tout en épargnant le gaz naturel au profit des générations futures», a souligné Abdelmadjid Attar.