Le procès dans l'affaire du montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale pour le 5ème mandat d'Abdelaziz Bouteflika, s'est achevé par les courtes plaidoiries de la défense des inculpés. «La dispersion s'est faite dans un esprit de fraternité et d'espoir que la justice soit à la hauteur des espérances de la défense qui a fermement tenu à féliciter le trio de juges du siège, Elyes Benmissiya-Dounia Zed Guellati- Med Sédira, qui nous ont permis d'effectuer notre boulot à l'aise!», a estimé Me Ibtissem Salhi. Au dernier jour des plaidoiries, les sept défenseurs d'Ahmed Mazouz, l'homme d'affaires, ont «succinctement», développé, chacun à sa manière, pour remettre en cause «le minable rapport établi par l'Inspection générale des finances», lequel contenait d'impardonnables bévues», ont tonné, unanimes les défenseurs de Mazouz. À cet effet, ses conseils ont appris à la cour, qu'«ils avaient couru à perdre haleine en vue d'obtenir, ne serait-ce qu'une simple copie du rapport de l'IGF». Même Sid Ahmed Mourad, le procureur général, a été mobilisé pour avoir accès aux conclusions du rapport sur les lesquelles a été bâti l'inculpation. Avant d'étaler les quatre vérités du procès, écrivons deux mots à l'intention de Mustapha Allem, le déjà ancien dévoué et fidèle greffier d'audience, qui n'a pas eu un seul raté durant les sept jours qu'ont duré les débats, les débats hauts en couleur, sans tricherie, ni arrière-pensée, clairs, honnêtes, avec une loyauté jamais vécue! Imaginez-vous que Me Amine Benkraouda, l'un des tenaces avocats d'Ahmed Ouyahia, l'ancien Premier ministre, a martelé avec une rage à faire rougir les conseils les plus futés, que son client « Ahmed Ouyahia a menti, sûrement d'une manière ‘‘circonstancielle''»! Ce commentaire a été accueilli par un silence de mosquée, un vendredi, midi! Comme pour saluer la tentative du défenseur de blanchir le client! Par ailleurs, durant toutes les plaidoiries, Oussama Bensaâd, l'excellent procureur général ne s'était pas amusé à répliquer pour... répliquer, s'apercevant peut-être que les défenseurs disaient vrai, et donc, point de répliques « bêtes et stériles» qui ne feraient que perdre au trio des jeunes magistrats du siège qui ont fait l'unanimité, même parmi les plus irascibles des conseils! De toutes les façons, Bensaâd a fait son boulot de bout en bout surtout en effectuant son rude réquisitoire qui fut un modèle du genre! Tous les amateurs de la juste... justice en ont eu pour leur perte de temps, surtout ceux qui sont allés jusqu'au bout, i.e. Parfois, une heure du matin! Pratiquement, tous les conseils ont fait ce qu'ils avaient à faire. Franchement, ce qui a été vécu durant une semaine, fait désormais partie de morceaux d'anthologie, d'audiences pénales «new look», des audiences qui respirent la liberté de tous de s'exprimer à l'aise, sans pression ni répression ni crainte d'une quelconque intrusion d'un inspecteur du ministère de la Justice avide de minables «corrections» et autres coups sur les doigts, avec, au bout une mutation aux confins du Grand Sud du pays! Reste néanmoins que le verdict, attendu pour bientôt, soit l'expression d'une justice sereine, droite et sans reproche!