Mettant en avant l'effet positif de la rencontre avec le président de la République et les différentes entrevues avec les hauts responsables, dans le domaine économique, Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc), a estimé, lors de son passage sur les ondes de la chaîne 3 que «le plan de relance économique annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est le plan de la dernière chance. Il faut des mesures urgentes de rupture pour sentir le changement, de manière opérationnelle et rapide, afin de réussir ce plan de relance économique». Relevant la stagnation qui caractérise certains secteurs, Agli n' a pas manqué de préciser que «les choses avancent uniquement sur le plan propositions. On nous a reçus, ils ont écouté nos problèmes, nos revendications et surtout notre avis sur ce que vit aujourd'hui l'économie et les décisions urgentes à prendre». Dans ce sens, il évoque certaines actions essentielles pour faciliter l'acte d'investir, tel que la création de l'Agence nationale de gestion du foncier, qui devait remplacer le Calpiref et qui n'est toujours pas opérationnelle. Il parle de centaines de dossiers d'investisseurs, qui sont restés sans traitement durant l'année 2020, «l'initiative de création de cette agence est louable, mais il y a une incompréhension sur le terrain, dans la mesure où en l'absence de cette dernière, le Calpiref est censé continuer d'activer sur le plan des financements, Agli fait le même constat négatif et dénonce la position statique des banques et l'absence d'adaptation du réseau bancaire à la réalité du terrain. Pour lui, les réformes bancaires ont tardé à venir et contribuent à la dégradation de la situation des entreprises: «tous les types de demandes n'on pas forcément eu de traitement, alors que c'est le rôle de la banque. Ce n'est pas le Trésor (public) qui doit financer l'entreprise, mais le banquier, et ce en plus des taux d'intérêt qui sont très élevés et frôlent les 10%. C'est du jamais-vu». Dans le même registre, le président de la Capc valorise la décision de l'Etat de ne pas recourir au FMI, en soulignant que le financement étranger des entreprises par des crédits d'acheteur ou fournisseur, demeure une solution «pertinente». Hormis l'impératif de mettre en place un plan de sauvetage pour les entreprises, le président de la Capc est longuement revenu sur les effets de la bureaucratie et des lourdeurs administratives qui minent et retardent le vrai démarrage du plan de relance, il explique que «la bureaucratie est une autre forme de terrorisme qu'il faut absolument pénaliser, puisque c'est un vrai danger pour le pays. On est en détresse économique, alors que les décisions ne sont pas appliquées. Ce n'est pas normal. Il y a des directions qui n'accusent même pas réception du dépôt de courrier». En profondeur, le président de la Capc a insisté sur l'émergence de nouveaux mécanismes soutenus par des décisions fortes, pour sortir le pays de cette torpeur économique et rompre avec ce qu'il a appelé la dépendance à une mono ressource. «Cette crise économique est profonde et en sortir nécessite d'agir tous ensemble, solidairement et à tous les niveaux. Il nous faut une mobilisation de toutes les bonnes volontés pour pouvoir faire face et se projeter vers l'avenir. Il n'est pas normal qu'on arrive à cette stagnation, à cette inertie.L'entreprise est la solution à la crise, mais il faut lui permettre de pouvoir se maintenir et se projeter», conclut-il.