La campagne de vaccination qui a été lancée, hier, à partir de Blida, foyer originel de la pandémie de Covid-19 a mis fin à l'angoissante attente de la première livraison du vaccin russe Sputnik V, qui va permettre de neutraliser le Sars-Cov-2. Elle signe le début de la seconde manche de la bataille engagée contre ce fléau inédit dans l'histoire de l'humanité. Une étape décisive qui doit permettre de retrouver progressivement une vie normale contrariée, à tel point d'avoir significativement affecté nos rapports sociaux, stoppé la perte en vies humaines qui s'alourdit quotidiennement, de remettre en marche la machine économique. Mettre fin à ce cauchemar qui dure depuis près d'une année. L'amélioration certaine de la crise sanitaire ainsi que certains indices économiques qui doivent virer au vert indiquent que l'on se dirige indéniablement vers des jours meilleurs. L'Algérie a vécu une année cauchemardesque. Certes, au même titre que tous les pays de la planète. Comment s'en est-elle sortie? Beaucoup mieux que ce que lui prédisaient certains experts qui ont construit leurs projections pessimistes sur une vision économique réductrice, annonciatrice de son écroulement, de sa faillite. Force est de constater que même si les exportations d'hydrocarbures n'ont rapporté que 22 milliards de dollars, plus de 10 milliards de moins qu'en 2019, ce scénario catastrophe n'a été qu'une vue de l'esprit. Les réserves de change auxquelles il a été prédit une mort prématurée certaine, ont clôturé l'année autour des 44 milliards de dollars. Une manne financière de plus de 193 milliards de dollars à la fin de l'année1993 qui a effectivement fondu depuis que les prix du pétrole ont entamé leur dégringolade, vers la mi-juin 2014, que bon nombre de pays, même parmi les plus industrialisés, auraient aimé disposer, par les temps qui courent. Avec une dette extérieure insignifiante, moins de 6 milliards de dollars en 2019, l'Algérie figure parmi les pays les moins endettés du monde tout comme elle a pu répondre aux contraintes imposées par la pandémie de coronavirus pour atténuer son redoutable impact sur ses équilibres financiers. L'Etat et la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, épine dorsale de l'économie nationale, ont dû réduire leurs budgets respectifs de 50% alors que le cap a été mis sur une réduction significative de la facture des importations, qui saigne les caisses du Trésor public. Le résultat est appréciable. L'addition est moins salée. Elle est passée de 41,93 milliards de dollars, en 2019 à un peu plus de 34 milliards de dollars en 2020. Comment s'annonce 2021? Après une éprouvante année 2020 l'Algérie au même titre que la plupart des autres pays doit renouer avec une croissance positive cette année. Le gouvernement table sur une croissance économique de 4% cette année, une estimation proche de celle des projections de la Banque mondiale publiées dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales de janvier 2021, qui la situent autour des 3,8% contre une décroissance en 2020 induite par le coronavirus et ses conséquences sur l'économie et l'emploi. Cette nette amélioration de la situation économique repose sur une hausse de la production pétrolière qui doit s'accompagner d'un rebond des cours de l'or noir. La production de pétrole brut attendue est de 955 millions de barils/jour (mbj) contre une production de 885 mbj en 2020, alors que les exportations de pétrole brut devraient s'élever de 388,5 mbj (contre 363,8 mbj), selon la note de la Banque mondiale qui souligne que le prix d'exportation du pétrole algérien devrait atteindre 42 dollars en 2021 contre 40,4 dollars en 2020. Le ministre de l'Energie se montre encore plus optimiste. «Je pense que le prix du baril va rester autour de 55 dollars et peut monter à 60 dollars au cours du deuxième semestre, si on réussit à contrôler la pandémie par la vaccination», a déclaré, le 27 janvier, Abdelmadjid Attar, en marge du lancement des travaux du 6ème conclave du comité de pilotage chargé de l'élaboration des textes d'application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. On y est, désormais, depuis hier..