Une note positive pour le pays dont les exportations pétrolières et gazières assurent l'essentiel de ses revenus. Le baril de Brent, terminera très probablement l'année 2020 au-dessus des 50 dollars. Soit au moins 10 dollars au-dessus du prix qui a servi de base à la confection de la loi de finances 2021. Ce qui va d'autre part ragaillardir les estimations du ministre de l'Energie concernant les revenus pétroliers notamment, qui pourraient être revus à la hausse vu la conjoncture actuelle du marché de l'or noir. «Les recettes d'exportation d'hydrocarbures de l'Algérie, pour l'année 2020, devraient atteindre 23,5 milliards de dollars, si les cours du baril de brut se maintenaient autour de 40 dollars, alors que les mêmes recettes, pour l'année 2019, étaient autour de 34 milliards de dollars», avait déclaré le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar. Une situation qui devrait aussi permettre une érosion moins précipitée des réserves de change qui clôtureront l'année autour des 40 milliards de dollars. Ce qui doit réduire cette terrible pression exercée par la pandémie de Covid-19. À l'instar des autres pays, l'Algérie a dû prendre des mesures de confinement très strictes, dès le début de la pandémie de coronavirus: fermeture des frontières, mosquées, écoles, universités, cessation de certaines activités commerciales, sont entrées en vigueur dès le début du mois de mars. La machine économique s'est peu à peu éteinte avant de se mettre sur la voie de garage. Le Covid-19 a fait et continue de faire des ravages. Son impact sur l'économie nationale est catastrophique. La production industrielle du secteur public a reculé de 14,1% durant le 2ème trimestre 2020. Aucun secteur n'a été épargné: le textile, les industries du bois et du papier, les matériaux de construction, les hydrocarbures... hormis les industries agroalimentaires qui ont bien résisté. Leur production n'a cédé que 0,3% et le taux d'inflation qui a tenu le coup affichant 2,3% à la fin du mois de novembre dernier. Pour l'économie nationale, dont le secteur pétrolier constitue l'épine dorsale, ce rebond significatif des cours de l'or noir ne peut donc qu'être salutaire. Une trajectoire qui, en principe, doit être maintenue. L'année 2021 doit confirmer le rebond des prix du pétrole après une année 2020 cauchemardesque qui a marqué leur effondrement. La signature du plan de relance américain par le président sortant Donald Trump et le début des vaccinations en Europe les ont boostés en cette fin d'année. «Les inquiétudes concernant la demande, qui pèsent sur les prix depuis le printemps, font maintenant place à des espoirs de reprise économique, grâce, notamment au lancement des vaccins», a expliqué Eugen Weinberg, analyste du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Les investisseurs «s'attendent à ce que ce vaccin donne un coup d'arrêt à la pandémie, qui a été très préjudiciable pour la demande» d'or noir, avait souligné pour sa part Carlo Alberto De Casa, analyste d'Activtrades. À cette bonne nouvelle, qui demeure incontournable pour débrider le marché pétrolier, s'ajoute la décision de l'Opep+ de retirer du marché 7,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier. La hausse actuelle des prix s'appuie en outre sur un rebond dans la deuxième et troisième, plus grandes économies du monde. Les ventes d'essence et de gazole ont retrouvé leur niveau d'avant-crise dans ces deux pays. Les experts y décèlent des signes indéniables d'une remontée des cours. Les analystes de Mufg tablent sur un baril de Brent à 58 dollars en moyenne en 2021, contre 38 dollars en 2020, et à 64 dollars en fin d'année prochaine. Le compte a rebours ne fait que commencer...