Le prix du gaz naturel qui connait une chute vertigineuse, dont la régulation dépend d'une autre organisation, lors de la dernière réunion des pays membres de l'OPEP, ainsi que 10 autres pays hors OPEP à Vienne, avant la décision finale le 06 mars 2020 11h GMT le cours du Brent a été coté à 48,77 dollars (43,19 euros) et le Wit 44,91 dollars (39,77 euros). La veille le 05 mars 2020 un accord uniquement des pays de l'OPEP a été conclu pour la réduction de la production de pétrole de 1,7 million de barils/jour (Mb/j). L'enjeu est de trouver une entente après l'épidémie de coronavirus, de réduire le niveau de réduction de la production à 1,5 millions baril/jour pour l'OPEP et proposant 500.000 barils/j supporté par la Russie afin de stabiliser le cours du pétrole baril et éviter qu'il ne descende en dessous de 50 dollars. Selon Bloomberg, sous la pression de la Russie, la réduction pourrai tourner autour de 750.000 barils/j, alors que l'Arabie Saoudite qui connait un grave déficit budgétaire a prévu 5% de sa grande société en bourse et dans une première phase comme test 1,5% Aramco, voyant la décote de l'action où depuis le début de l'année 2020, le cours de son action a chuté 7% et depuis le 16 décembre, 2019 soit 13,4%. Mais le problème posé par de nombreux experts, dans la pratique des affaires n'existant pas de sentiments, est que si la décroissance de l'économie mondiale se poursuit courant 2020, cette réduction sera-t-elle suffisante, devant comptabiliser la perte de la baisse exportable du volume physique de l'OPEP qui ne représente que 40% de la production commercialisée mondiale, et à la différence des membres de l'OPEP, la Russie a une économie relativement diversifiée et ayant basé ses prévisions budgétaires 2020 sur un baril à 42,4 dollars 1.-Avec la propagation de l'épidémie de coronavirus hors de Chine, c'est toute l'économie mondiale qui risque d'être déstabilisée, plongeant les marchés dans l'incertitude, et l'ampleur dépendant de la durée de la crise. Cela a un impact sur le devenir de l'actuel modèle de croissance mondial, devant synchroniser la sphère financière et la sphère réelle, la dynamique économique et la dynamique sociale afin d'éviter l'accroissement des inégalités donc devant repenser l'architecture internationale. La prévision de l'économie mondiale du FMI était de 3,3% en 2020 alors que l'OCDE fin février 2020 prévoit 2,4% soit une perte minimale d'environ 850 milliards de dollars affectant surtout les pays mono exportateurs. Cela interpelle la société algérienne, fortement connectée à l'international via les hydrocarbures (98% de ses recettes en devises) avec les impacts économiques, sociaux et sécuritaires. La raison des tensions économiques actuelles, est que la Chine a contribué à environ 40% de la croissance de l'économie mondiale entre 2010/2020, étant devenue un maillon central des chaînes de valeur, le premier consommateur de la plupart des produits de base et le premier partenaire commercial de nombreux pays 2.- Du fait de l'épidémie, les perspectives de croissance de la Chine, pour 2020, prévue à+ 6 %, taux déjà en retrait par rapport à 2019, il y a une probabilité d'une baisse au moins à un point de croissance, ce qui ramènerait la croissance du PIB chinois 2020 au-dessous de 5 %. Comme conséquence de la récession chinoise, le cours du Brent a été coté dans la matinée à 48,77 dollars (43,19 euros) et le Wit 44,86 dollars (39,64 euros). Le cours du gaz naturel sur le marché libre en chute libre( 06/03/2020) est coté à 1,772 le MBTU, en baisse par rapport au 25/02/2020 de 3,88% une baisse de plus de 60% en référence à 2008. Selon Magazine/Energie, uniquement pour 2019, les prix ont reculé de 25% pour le marché américain et de 50% en Asie et en Europe et pour le GNL hors transport fluctuant entre 3/5 dollars le MBTU selon les zones géographiques, Pour sa part, l'OPEP a fortement revu à la baisse de 19%dans son rapport mensuel, sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole brut : en 2020. Les importations chinoises sont passées d'environ 11 millions de barils jour à 8 millions et pourrait descendre à 7 selon des agences internationales. Avec les impacts indirects si l'on prend les prévisions de l'OPEP la demande Chine et hors Chine baisserait de 19 millions de barils par jour. L'Arabie saoudite est le premier fournisseur de la Chine, environ le quart de ses exportations, suivi de la Russie selon les statistiques douanières chinoise, le plus gros producteur au sein de l'organisation (environ 10,5 -11 millions de barils/jour) étant l'Arabie Saoudite, des pays comme l'Algérie, ayant peu d'influences, avec environ 1 million de barils jour étant marginal. Dans tous les cas de figure, l'OPEP représentant environ 40% de la production commercialisée, est impuissante face à cette baisse de la demande d'autant plus que certains pays ne respectent pas le quota fixé et que 60% se faisant hors OPEP, avec deux acteurs stratégiques les USA devenus premier producteur mondial en 2019 (pétrole/ gaz de schiste) et la Russie, sans compter les nombreux producteurs nouveaux qui sont entrés sur le marché. 3.- En raison du coronavirus impactant la croissance mondiale, l'OPEP assiste impuissante à la baisse vertigineuse du cours du pétrole, baisse plus importante pour le gaz naturel, chaque pays OPEP et hors OPEP ne voulant pas perdre des parts de marché dans une conjoncture fluctuante et imprévisible. Qu'en serait –il de la réunion de l'OPEP les 5/6 mars 2020, la Russie estimant qu'une réduction dans la conjoncture pourrait ne pas avoir les effets escomptés sur la demande pétrolière , pour le président Vladimir Poutine , les cours entre 55/60 dollars du pétrole étant acceptables pour le budget de la Russie, qui a suffisamment de ressources pour faire face à une plus grande détérioration de l'économie mondiale. Et mauvaise nouvelle pour le cartel, la Chine s'est engagée depuis la mi-janvier 2020 dans le cadre de l'accord commercial USA/ Chine, à acheter pour 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires entre 2020/2021, dont une fraction concerne le pétrole et gaz de schiste. 4.-Qu'en est –il pour l'Algérie où ses partenaires commerciaux sont les pays qui subissent l'impact du coronavirus, la demande européenne principal client pour le gaz a baissé substantiellement face tant à l'épidémie qu'à une concurrence acerbe, Transmed et Medgaz fonctionnant en sous capacités. Mais cela n'est pas propre à l'Algérie puisque selon le site spécialisé dans l'énergie, interfax-energy, les flux de gaz canalisé de l'Afrique du Nord vers l'Europe ont diminué depuis le début 2020 de 19,4% sur une base hebdomadaire etde 41,7% sur une base annuelle pour atteindre 412,82 millions de mètres cubes(MMcm). Cela influe sur la demande en hydrocarbures qui ont représenté l'essentiel des exportations/importations algériennes en 2019 : 92,80% du volume global des exportations, en s'établissant ainsi à 33,24 mds usd, contre 38,87 mds usd, en 2018, enregistrant un recul de 14,48%, les exportations hors hydrocarbures, 2,58 mds usd, mais étant composées des demi-produits, avec 1,95 md usd donnant au total avec les dérivées 98% des recettes en devises provenant des hydrocarbures. L'Algérie, avec plus de 44 millions d'habitants au 01/01/2020, exportant essentiellement les hydrocarbures fonction de la croissance mondiale, devra être donc attentive à l'évolution du cours du pétrole et du gaz n'exportant presque rien hors hydrocarbures. Or les exportations de gaz représentent 33% des recettes de Sonatrach , 24% GNL et 76% GN via Transmed via Italie et Medgaz via Espagne,l'Algérie dépendant principalement du marché européen, étant presque une impossibilité de pénétrer le marché de l'Asie au vu de la problématique des coûts y compris le transport et donc de la rentabilité des complexes . Avec un baril d'une moyenne de 52/55 dollars, les recettes de Sonatrach en 2020 , remettant en cause toutes les prévisions, fluctueront entre 25/28 milliards de dollars, devant retirer 25% des coûts restant moins de 20 milliards de dollars alors que dépendant à 98% des hydrocarbures avec les dérivées, les importations incompressibles de biens ( 40/42 milliards de dollars) et services( 9/10 milliards de dollars/an) en 2020 dépasseront 50 milliards de dollars. En résumé, le bas cours des hydrocarbures accélère l'épuisement des réserves de change, l'économie algérienne, selon le FMI, entre le budget de fonctionnement et celui de l'équipement nécessitant entre 95/100 dollars le baril pour les lois de finances 2019/2020, qui ont évoluées ainsi -2012 :190,6 milliards de dollars -2013 :194,0 milliard de dollars -2014 :178,9 milliards de dollars -2015 :144,1 milliards de dollars -2016 : 114,1 milliards de dollars -2017: 97,3 milliards -2018 : 79,88 milliards de dollars et au 31/12/2019 62 milliards de dollars. Restent trois solutions: meilleure gestion et lutte contre la corruption, endettement extérieur ciblé et investissement direct étranger, tout cela supposant une révision déchirante de toute la politique socio-économique dont les subventions généralisées et une autre gouvernance.. Sans verser dans l'alarmisme et la psychose, en plus des questions sécuritaires aux frontières, l'épidémie du coronavirus impacte fortement l'économie algérienne avec des incidences sociales et sécuritaires, devant éviter de naviguer à vue, et donc avoir une vision stratégique, pour atténuer les chocs internes et externes.