Naâma ! Première image : un aéroport fraîchement construit que le Chef du gouvernement a inauguré dès son arrivée hier matin en provenance de la wilaya de Tiaret qu'il a visitée au pas de charge pour pouvoir être au rendez-vous de Naâma le lendemain à la première heure. Alerte même en dehors de son bureau, Ali Benflis s'impose toujours la même discipline dans le travail, la même rigueur en construisant ses réponses pour répondre aux citoyens. Disponible, il a exécuté la première journée de sa visite au Sud-Ouest du pays sans négliger ne fût-ce qu'un seul point de son programme... Même comportement à Naâma. C'est dans une démarche qui se veut scolastique dans sa théorie et efficiente, en pratique, que Ali Benflis ne cesse d'incliner, depuis plus d'un an maintenant, vers une forme de pédagogie par laquelle il aurait voulu amener à impliquer, toutes affaires cessantes, toutes les régions d'Alger à se consacrer à la relance du développement. Dans l'enceinte du conglomérat urbain et campagnard que forment les trois entités de Naâma, Aïn Sefra et Mécheria et dont Naâma est le chef-lieu de wilaya, il a inauguré sa journée en officialisant symboliquement Mécheria-Airport qui, depuis 9 heures hier, est en principe entré en fonction. Ici comme ailleurs, le Chef du gouvernement s'est toujours distingué de la propension qu'ont d'autres à faire des discours creux, grâce à une pédagogie qui, jusqu'ici, lui a toujours réussi malgré l'ardeur que mettent les gens, chômeurs le plus souvent et habitants forcés des bidonvilles, en le harcelant de questions sur leur sort. Dans ces joutes douloureuses, chacun sait que la bonne litanie, fût-elle de l'ordre du grand discours, n'a jamais suffi à convaincre. C'est sans doute la raison qui lui a permis après une écoute attentive des intervenants de toujours réussir à rassurer ses interlocuteurs en leur apprenant à faire le distinguo entre l'effort que fait l'Etat pour alléger leur détresse et l'effort qu'ils ont à accomplir pour s'émanciper. Après consultation lors d'une ou plusieurs séances de travail avec les autorités locales, il annonce, en présence des élus de la société civile, le montant des crédits accordés par l'Etat. Et ainsi prend généralement fin sa visite dans une wilaya. Et pour ne pas faillir à la tradition, la séance fixée à 23 heures avant-hier, réunissant la société civile de la wilaya de Tiaret autour de lui, s'était terminée hier matin à 2 heures. Revenant à Naâma à présent. Pour ceux qui ignorent ce que peut représenter au plan du relief cette wilaya, on ne peut que les encourager à se référer à ce qu'il y a de plus plat dans une région qui compte non seulement des milliers de kilomètres carrés de superficie mais d'extraordinaires étendues pour permettre à toutes sortes de cheptel de s'épanouir à condition que les gens de la région s'engagent à devenir des pionniers comme les Australiens l'ont été au XIXe siècle quand, pris entre le désir de survivre sur une terre lointaine et celui de s'affranchir d'une tutelle anglaise, ont opté, à leur corps défendant, pour la seconde solution. Naâma aurait-elle des points communs avec l'Australie au début de son développement par les Blancs? Au moins deux. L'étendue des surfaces exploitables et le sol qui ressemble à s'y méprendre à celui de l'Australie, un sol fait sur mesure pour l'élevage et dans lequel les Australiens ont réussi à introduire autant de rationalisme que de savoir-faire scientifique pour réussir. En revanche, la différence c'est que là-bas, l'exploitation des superficies pastorales présente chaque année un bilan plus que positif. Qu'attendent alors les gens de la région de Naâma pour les imiter? Apparemment rien et de personne dans la mesure où pour atteindre le niveau des Australiens sur une terre analogue, les Naâmis n'ont pas grand-chose à faire sinon de se hisser à leur niveau de compétence en commençant par se doter des connaissances qui leur ont permis de réussir.