Le Chef du gouvernement a entamé, hier matin, sa visite dans la wilaya de Naâma, après celle de Tiaret, en commençant par la daïra de Mécheria. Accueil très couleurs locales avec troupes folkloriques et coups de baroud. Première inauguration : l'aile civile de l'aéroport militaire de Mécheria. Après l'inspection du projet de réalisation du collecteur des eaux usées de la ville de Mécheria, d'un montant de 40 milliards de dinars répartis sur quatre lots, le Chef du gouvernement a procédé à l'inauguration d'une école, l'occasion de faire le point sur le secteur de l'éducation dans la wilaya. Le taux de scolarisation est de 97,17 %. 960 élèves sahraouis fréquentent les écoles de la région. Passage ensuite par la minoterie Tidjania, jouxtant une autre unité privée, le cortège se dirige ensuite vers le quartier précaire de Belkhadem sur les hauteurs de la ville. Là, M.Benflis a repris son «discours de sagesse» vis-à-vis des très nombreux citoyens venus lui exposer les misères et les désagréments d'une telle catastrophe urbaine. «Si on est en colère, on ne casse pas!», lance M.Benflis en poursuivant que «la misère n'est pas une fatalité». Ce discours a été tenu dans un autre amas de constructions du genre «construis et tais-toi», comme l'a dit le Chef du gouvernement lui-même. Le quartier d'El-Houria s'enlise dans les mêmes décrépitudes. La question de créer une antenne de l'Institut Pasteur pour les vaccins antiscorpioniques, l'assainissement, le risque que constitue le passage d'une ligne de haute tension ont été notamment exposés à M.Benflis par des représentants des citoyens. Mais la station la plus importante est celle effectuée dans la daïra de Aïn Ben Khelil. Sous une tente, Benflis, le second responsable à s'être déplacé ici après... Boumediene, a rencontré les éleveurs de la région. Les «mouwaline», ces éleveurs des grands espaces, ont interpellé le chef de l'Exécutif et le ministre de l'Agriculture qui a rejoint, hier, la délégation, sur l'urgence de les «sauver». La sécheresse, qui sévit depuis plus de cinq ans, une désertification accrue, les zones de pâturage «interdites», etc. les éleveurs se relayent pour alerter les membres de la délégation officielle: «Sauvez cette terre! C'est la catastrophe!» Les réponses du ministre de l'Agriculture, M.Barkat, se voulant compréhensif, et la parole d'un Benflis qui rappelle qu'il est le fils de cette ruralité des hommes et des peines, auront-elles l'effet barrage à l'avancée des sables et des précarités? Vers Aïn Sefra, à travers le néant de cette pseudo-h'mada poussiéreuse, les citoyens chargeront les hommes du protocole de confier des «chikayate». Dans le quartier précaire Boumrifeg, lors d'un minimeeting avec les Aïn-Safraouis, Benflis aura tout le loisir de constater la volonté «séculaire» de ces vis-à-vis à faire de leur village le chef-lieu de wilaya. «Non à la spoliation. Aïn Sefra wilaya», affiche cette banderole. L'occasion pour Benflis de préciser que le dossier du découpage administratif du territoire n'est pas encore d'actualité. «Ce n'est pas défendu d'en parler», a-t-il déclaré, «mais en temps opportun», souligne-t-il. La tournée s'est poursuivie vers la daïra de Mohrar, avec l'inspection du chantier de restauration du Ksar Moghrar et de la palmeraie. Une réunion avec les autorités et cadres locaux, ainsi que la «société civile» a clôturé, cette halte, à Naâma. Aujourd'hui, M.Benflis se rendra à la wilaya d'El-Bayadh, dernière étape de cette visite des wilayas de l'Ouest.