Les forces de sécurité nigérianes ont intensifié leurs efforts depuis samedi pour secourir une quarantaine d'étudiants kidnappés jeudi dans l'Etat de Kaduna, dans le centre-nord du Nigeria, selon la police et des responsables. Des hommes armés avaient pris d'assaut jeudi soir un collège de Mando, à la périphérie de la capitale de l'Etat. L'armée était parvenue à secourir dans la foulée près de 180 étudiants et étudiantes. Mais 39 autres, 23 femmes et 16 hommes, restent otages des «bandits», selon les autorités locales.»Une équipe combinée de la police, de l'armée et d'autres forces de sécurité est à la recherche des étudiants kidnappés», a déclaré Mohammadu Jalinge, porte-parole de la police de l'Etat. «Nous ratissons les forêts et les buissons environnants en vue de libérer les otages. Très bientôt, ce sera fini pour les bandits», a-t-il assuré, précisant que les preneurs d'otages n'avaient pas pris contact avec les autorités. «Une opération de sauvetage des étudiants est en cours par les personnels de l'armée, de la police et de la DSS (services de renseignements)», a déclaré de son côté le commissaire d'Etat à la sécurité intérieure, Samuel Aruwan. Il s'agit de la quatrième attaque d'école en moins de trois mois dans le nord-ouest et le centre du Nigeria, où des groupes criminels, appelés «bandits» par les autorités, attaquent des villages, volent du bétail et pratiquent des enlèvements contre rançon depuis une dizaine d'années. La localité de Mando en particulier est fréquemment la cible de ces groupes criminels qui multiplient les vols à main armée, en particulier le long de l'autoroute reliant la ville à l'aéroport de Kaduna. Les Etats voisins sont également la cible de ces bandes, agissant par appât du gain, et a priori sans motivation idéologique. Ces derniers mois, ces bandits ont multiplié les attaques visant des écoles, provoquant l'émoi dans le monde entier. Ces kidnappings font craindre une aggravation de la déscolarisation, particulièrement des filles, dans ces régions pauvres et rurales qui comptent déjà le plus fort taux d'enfants n'allant pas à l'école du pays, alors que des écoles et pensionnats locaux ont fermé temporairement leurs portes. Dans un nouveau communiqué samedi, le président nigérian Muhammadu Buhari, très critiqué pour son incapacité à juguler cette insécurité, a mis en garde les «terroristes et bandits qui s'en prennent aux écoles». Il a salué la réaction rapide de l'armée qui a pu secourir rapidement 180 étudiants, tout en exprimant sa sympathie aux familles des kidnappés, et a promis «une fin rapide à cette épreuve». Samedi, les médias locaux ont publié plusieurs vidéos des étudiants enlevés, envoyées notamment via le compte facebook de l'un des otages. Dans l'une de ces vidéos, qui n'a pas pu être vérifiée de source indépendante, un étudiant torse nu a appelé les autorités nigérianes à les secourir sans violence. Entourés d'hommes armés en uniforme militaire, apparemment dans une forêt, certains de ces otages étaient partiellement dénudés et maltraités par leurs ravisseurs.