Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s'est rendu, ces derniers jours, dans plusieurs capitales africaines. Auparavant, Sabri Boukadoum s'est rendu en Afrique du Sud, au Lesotho, en Angola et au Kenya. De Yaoundé à Freetown en passant par Lomé et Bamako, le chef de la diplomatie algérienne, tel un furet, a enchaîné les rencontres et les entretiens avec des dirigeants africains. Encerclée par des zones de conflits, l'Algérie veut, par son action diplomatique, ramener à nouveau la stabilité dans les pays frontaliers, mais aussi reprendre sa place en tant que plus grand pays d'Afrique. Lors de ces déplacements, la situation sécuritaire en Afrique, notamment en Libye, au Sahara occidental et au Sahel, ainsi que la menace croissante du terrorisme sur le continent, ont été largement abordées, au même titre que la relance de la coopération bilatérale et multilatérale. Reçu jeudi, à Freetown, par le président sierra-leonais, Julius Maada Bio, le chef de la diplomatie algérienne a évoqué les moyens de relancer la coopération bilatérale et multilatérale, tout en approfondissant les concertations de haut niveau sur les questions de paix et de sécurité en Afrique. À Yaoundé, Sabri Boukadoum a affiché la volonté algérienne d'apporter un nouveau souffle à la coopération économique entre les deux pays. La rencontre entre Sabri Boukadoum et le président Paul Biya est certainement un pas important pour Alger, dans l'atteinte de cet objectif, d'autant que le Cameroun, de par sa position géographique et son poids économique, constitue, pour l'Algérie, poids lourd du Maghreb, une porte d'entrée en Afrique centrale. En outre, l'audience intervient un mois après la signature de l'Accord relatif au transport aérien entre le Cameroun et l'Algérie le24 février 2021, à Yaoundé. Un acte qui traduit la volonté de Yaoundé et d'Alger de propulser «leur coopération à la hauteur des opportunités de partenariat et d'affaires qu'offrent les deux pays, pivots dans leurs sphères régionales respectives.» Cet accord,, au-delà de sa symbolique, sur le plan diplomatique, «vise à établir une liaison aérienne directe et au-delà des territoires camerounais et algérien, afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux partenaires», a précisé Sabri Boukadoum. Une démarche s'inscrivant dans une stratégie de rapprochement amorcée par l'Algérie avec l'Afrique subsaharienne. D'ailleurs, l'Algérie n'est point insensible aux grands projets structurants que le Cameroun met en place, dans la mesure où elle aussi en développe à son niveau. A ce propos, Sabri Boukadoum a révélé la signature, dans les prochaines semaines, d'une série d'accords entre les deux pays. La même vision a été développée à Lomé. «Le gouvernement togolais souhaite bénéficier de l'expertise algérienne dans le domaine de la transformation agro-industrielle, de même que dans la mise en place de la plateforme industrielle d'Adétikopé (PIA)», a plaidé le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. Après s'être imposée politiquement, le temps est venu pour l'Algérie de s'imposer économiquement en Afrique. Un enjeu capital pour l'Algérie pour qui le soleil se lève, désormais, au Sud.