Le secteur de l'éducation renoue avec les débrayages. Dans une grogne sociale lancinante, le secteur de l'éducation veut voler la vedette. Alors que le «brasier» allumé par les agents de la Protection civile, qui ont organisé devant leurs casernes des mouvements de Protestation, tout en menaçant d'aller en grève si leurs «revendications légitimes» n'étaient pas satisfaites, n'est pas encore éteint, voilà que les enseignants s'apprêtent à faire l'école buissonnière. En effet, trois syndicats font état d'un débrayage national. Il s'agit de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), du Conseil des enseignants des lycées algériens (Cela) et du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), qui ont, dans un communiqué commun, fait savoir que ce débrayage sera suivi de plusieurs rassemblements devant différentes directions de l'éducation. Le même communiqué fait état du durcissement du mouvement de protestation par d'autres formes qui seront définies «avant la fin de la semaine» en cours. Parmi les revendications soulevées, «l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs de l'éducation». Les syndicats signataires mettent en exergue la dégringolade sans précédent du pouvoir d'achat des enseignants et travailleurs de l'éducation, la dévaluation de la monnaie nationale, la flambée vertigineuse des prix des produits de consommation, et l'absence de volonté de la part du gouvernement quant à résoudre les problèmes du secteur. En outre, les trois syndicats réitèrent, dans leur plate-forme de revendications, les points de litige en suspens depuis des années. Sur le plan socioprofessionnel, les protestataires revendiquent l'augmentation au double du «point indiciaire» et la révision du dossier d'indemnisation, outre le droit à la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge en sus de l'application immédiate du décret 14/266 avec effet rétroactif. Par ailleurs, le communiqué met en avant d'autres revendications, à l'instar du lancement des statuts et la régularisation définitive des infractions financières en instance au niveau des wilayas, en plus de la réparation de la situation des corps touchés par le reclassement (les intendants, le personnel de l'orientation scolaire et professionnelle, les conseillers d'éducation, les employés des laboratoires, les assistants d'éducation et les conseillers en alimentation scolaire). Il est également question de régulariser définitivement la situation des diplômés des Ecoles normales supérieures et l'insertion des corps communs, des travailleurs professionnels et des enseignants contractuels dans le secteur de l'éducation à l'image de leurs collègues ayant été insérés dans le cadre de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Concernant le volet pédagogique, les initiateurs de la grève réclament la révision des programmes et méthodes d'enseignement, l'amélioration des conditions de travail et de scolarisation, ainsi que la réduction des volumes horaires et la dispense des enseignants du primaire des activités extra-pédagogiques. Enfin, les syndicats appellent à extraire les écoles du cycle primaire de la gestion des collectivités locales, tout en appelant à consolider les budgets des établissements de l'enseignement moyen et secondaire. À souligner que le secteur de l'éducation fait, ces derniers jours, face à une profonde grogne. En effet, le débrayage d'aujourd'hui intervient après celui du Syndicat national des corps communs de l'Education nationale et devra être suivi, le 3 mai prochain, par celui du Syndicat national indépendant des enseignants du primaire.