Le gaspillage est le sujet récurrentiel des Algériens durant chaque Ramadhan. Des campagnes sont lancées çà et là par des associations et des organismes officiels, des journées et semaines fil rouge sont également animées par des radios et télévisions à chaque mois sacré, histoire de sensibiliser autour de ce fléau social. Cette année, l'approche semble connaître un début d'innovation et de sérieux dans le traitement de la question. Ainsi, on croit savoir que l'Agence nationale de déchets AND vient de mener une mini enquête, afin de comprendre les mécanismes liés aux changements des habitudes de consommation des Algériens durant le mois sacré du Ramadhan. Bien que modeste et très limitée dans l'espace et le temps, cette initiative a le mérite de sortir des sentiers battus et de donner l'exemple quant à sortir de la zone de confort et changer les méthodes de travail pour plus d'efficacité et d'efficience sur le terrain. La volonté est, ainsi, affichée d'aller vers de nouveaux concepts de travail, basés sur la recherche et l'investigation, afin de maîtriser la démarche de travail sur le terrain. Selon l'étude menée par cette agence sur un échantillon de plusieurs familles réparties sur plusieurs communes d'Alger. Des instructions ont été données à ces familles, qui ont été munies de sachets spéciaux, afin de pouvoir suivre et vérifier leurs contenus. Il a été remarqué l'accroissement de l'utilisation de boîtes alimentaires, indiquant un changement inéluctable dans le mode de consommation des Algériens. Aussi, l'épluchage des ordures indique une hausse de 43% du volume des légumes et fruits durant ce mois de piété. Toujours selon l'étude de l'AND, les ordures comptent des déchets ultimes non recyclables (53%) et des déchets d'emballage en plastique et en papier (23%). À titre d'exemple également, il ressort des premiers éléments de cette enquête, que «des familles de 5 à 7 personnes, achètent trois à quatre pains par jour, et n'en consomment que deux ou trois, tout au plus. Le reste est jeté aux ordures», note une représentante de l'agence. Cela, uniquement pour le pain, dont les quantités jetées dans les ordures restent catastrophiques. Simultanément, une enquête de minisondage a été également lancée sur les réseaux sociaux, afin de déterminer les réflexes et les failles dans les différentes formes de gaspillage. Selon les représentants de l'Agence nationale des déchets, il a été remarqué une augmentation de 10% du volume des ordures et un taux de 19% représentant une hausse dans le gaspillage alimentaire dans les communes de l'algérois. Ce qui pose problème pour les rondes des camions d'hygiène, mais aussi pour les centres d'enfouissement technique CET et les décharges publiques de la commune, soumis à un rythme et des volumes impressionnants. On notera également, de mêmes sources, que «durant la deuxième et troisième semaine, du mois sacré, pas moins de 633 tonnes de pain ont été jetées dans les ordures par les ménages». La frénésie de consommation et des achats observée, à l'occasion du mois de Ramadhan est avancée comme cause de changement du comportement alimentaire des Algériens