Comme à chaque année du mois sacré, les chiffres colossaux sur le gaspillage alimentaire donnent des frissons. En Algérie les pouvoirs publics s'avèrent incapables de faire face, à un phénomène qui prend plus de l'ampleur et à l'origine de la surconsommation et les achats des citoyens qui dépassent souvent leurs besoins. Le volume total de la nourriture perdue ou gaspillée provoque le tournis. En outre, même les poubelles saturées des déchets dégagent des odeurs nauséabondes qui polluent l'atmosphère et l'environnement des quartier de la capitale. Les ordures ménagères durant le mois du Ramadhan prennent une autre dimension. L'an dernier, l'Union générale des commerçants et artisans algériens, UGCAA, dans des statistiques rendues publiques, avait en effet estimé que le taux de gaspillage, soit 5 milliards de dinars constituait un phénomène qui prend des proportions inquiétantes. Pour le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, un tiers des produits alimentaires, sont gaspillés chaque mois du Ramadhan. Aussi a-t-il appelé à changer les habitudes des consommateurs algériens. Selon une étude menée par le bureau, Algérie Consultations internationales, dirigé par Malek Mebarek Seraï, entre 2 et 5 millions de baguettes sont jetées, quotidiennement, dans les poubelles ou sur les trottoirs. Selon cette étude, la quantité de pain consommée par l'ensemble des citoyens algériens se situe «entre 15 et 27 millions de baguettes par jour». A la proportion, «le citoyen algérien gaspille entre 100 et 200 grammes de pain» pour une consommation individuelle quotidienne de «500 à 900 grammes». Il est clair, qu'après la flambée des prix des légumes et des fruits, et d'autres denrées alimentaires, la première semaine du Ramadhan, s'annonce avec des tonnes de nourriture gaspillées, une pratique inappréciable qui se développe vigoureusement durant le Ramadhan, mois censé être le mois de charité, de clémence et de générosité, et une occasion en or pour rapprocher davantage les musulmans, et consolider les liens de fraternité entre les citoyens, frères et voisins. Les Algériens durant cette période, multiplient leurs achats, une habitude qui s'enracine dans cette société et aurait toutefois, des impacts néfastes sur l'économie du pays. Le gaspillage massif de la nourriture a, en outre, une grande importance sur la sécurité alimentaire, car au gâchis de nourriture s'ajoutent des pertes d'argent considérables et entraîne également la dilapidation des ressources. En somme, les pouvoirs publics en Algérie ont pris ,par ailleurs, conscience de la gravité de la situation, un phénomène récurent qui défigure l'image de la capitale. Leurs efforts semblent vains, puisqu'il n' y a aucune stratégie ou encore un dispositif préventif, afin d'atténuer ou d'en finir avec le gaspillage alimentaire.