L'épidémie de Covid-19 en Algérie est loin d'être éradiquée! Les variants britanniques et indiens sont là pour nous le rappeler. En effet, 111 nouveaux cas de ces «mutants» ont été identifiés par l'institut Pasteur d'Algérie (IPA).«96 nouveaux cas du variant britannique du Sars-COV-2 ont été confirmés durant les deux dernières semaines, alors que le nombre de cas de variants indiens s'élève à 15 en une semaine», souligne la même source, avant de signaler les wilayas qui ont enregistré de nouveaux cas de ces variants. «Pour le britannique, il s'agit de 34 cas dans la wilaya d'Alger, cinq à Médéa, quatre à M'sila, deux respectivement à Constantine et Ouargla, trois à Blida et un respectivement à Béjaïa, et Bouira, El Oued, Ghardaïa, Souk-Ahras, Tissemsilt et Touggourt», détaille l'IPA. «Durant la même période, les 15 cas du variant indien ont été enregistrés respectivement, à Ouargla (14) et Tizi Ouzou (1)», poursuit la même source. Ces chiffres, communiqués de semaine en semaine, sont loin de refléter la réalité de la propagation dans le pays des différents variants de la Covid-19. Pour le moment, seul l'IPA effectue les opérations de séquençage du virus. Il est débordé, les communications se font au compte-goutte et ne sont pas systématiques. On ne peut donc pas avoir une idée claire sur la carte sanitaire de l'ampleur que sont en train de prendre ces deux types de la Covid-19 ainsi que toutes les régions du pays où ils se sont propagés. Les enquêtes épidémiologiques ont certes, permis d'isoler les sujets identifiés, ainsi que leur contact, mais cela n'est pas infaillible. Des porteurs de ces nouveaux variants sont certainement passés entre les mailles du filet. Ils ont dû contaminer, sans qu'ils ne se rendent, compte, d'autres personnes. Certes, la situation n'est pas dramatique pour le moment. La circulation de ces «mutants» n'est pas aussi rapide qu'on ne le craignait, sinon cela se verrait au niveau des hôpitaux ou dans les cimetières. Les choses pourraient, toutefois, vite dégénérer avec ces «mutants» qui ont la particularité d'être «ultracontagieux». Surtout que les frontières vont être rouvertes, partiellement, à partir du début du mois prochain. Un protocole sanitaire strict a été mis en place, mais comme n'importe quel protocole dans le monde, il n'empêchera pas de nouveaux cas et peut-être même de nouveaux variants entrés dans le pays. Cela est d'autant plus risqué du fait qu'on est seulement au lendemain de l'Aïd El F'itr. On n'a pas encore pu mesurer les conséquences de cette fête religieuse où les spécialistes ont pointé du doigt un grand relâchement. De plus, on est en pleine campagne électorale où de grands rassemblements populaires sont organisés par les candidats. Durant les trois premiers jours de cette course aux voix, on a pu constater que certains postulants à l'APN ont oublié l'existence de cet ennemi invisible, en abandonnant toutes les mesures barrières. Cela provoquerait certainement une flambée des cas journaliers. D'ailleurs, après être descendu sous la barre des 200 cas / jour, le bilan officiel est remonté en flèche. Il s'approche même dangereusement de la barre des 300 cas/jour qu'il n'a pas dépassée depuis plusieurs mois. Avec les vaccins que l'on reçoit à doses homéopathiques, on n'est pas prêt d'atteindre de sitôt la fameuse immunité collective. Certes, on vient d'avoir 750000 doses du vaccin contre la Covid-19 dans le cadre du dispositif Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais avec le retard accumulé, cela équivant à une goutte d'eau dans un océan. Notre seul «allié» réside donc dans les règles de base énoncées dans le protocole sanitaire (port du masque de protection, distanciation sociale, lavage fréquent des mains). «Elles représentent dans ces circonstances, la seule garantie pour freiner la propagation de ce virus et éviter plus de contaminations», ne cessent de répéter spécialistes et autorités sanitaires. Le gouvernement vient, d'ailleurs, de prolonger pour un mois le confinement de 00h à 4 h du matin le lendemain dans 19 wilayas du pays. Des horaires qui ne sont pas très contraignants pour les populations des régions concernées. Toutefois, l'Exécutif a fait preuve de prudence en se donnant une marge de manoeuvre en cas de dégradation de la situation sanitaire. Il a conféré aux walis les prérogatives de moduler les horaires du couvre-feu sanitaire ou la latitude de prendre des mesures plus strictes, en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique. Car, nous sommes face à une stabilité...précaire!