La situation au GS Pétroliers, vitrine par excellence du sport algérien, risque d'exploser à tout moment. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les athlètes de ce club, géré par la plus nantie des sociétés nationales (Sonatrach, Ndlr) se trouvent dans une situation financière des plus difficiles, dans l'attente de recevoir leurs salaires depuis désormais... 8 mois. Et les retombées de cette situation, à la fois inexpliquée et inexplicable, commencent à être dévoilées au grand public. En effet, les deux équipes de handball seniors (messieurs et dames) ont déclaré forfait pour les tournois de play-offs, les joueurs ont boycotté tout simplement le rendez-vous pour protester contre la non-régularisation de leur situation financière. Outre le handball, les 12 autres sections vivent la même situation, si ce n'est pire dans un club qui regroupe, en tout, quelque 3500 athlètes. Des forfaits à la pelle sont annoncés prochainement, puisque le club, présidé par Djaâfar Belhocine, se trouve même dans l'incapacité de payer les PCR, obligatoires avant l'entame de chaque rencontre compétitive en raison de la crise sanitaire. L'équipe de volley-ball (dames) risque, elle aussi, d'abandonner la compétition nationale, dont le coup d'envoi est prévu au mois de septembre prochain. Les joueurs refusent, jusqu'à l'heure, de donner leur aval quant à la reprise de la préparation le 25 juillet prochain. Sachant que pour la majorité écrasante de ses athlètes, les salaires mensuels ne dépassent pas les 45000 DA. À l'origine du blocage de l'entrée d'argent pour le GSP, le «bras de fer» engagé entre le président de celui-ci, Djaâfar Belhocine, et le conseiller du P-DG de la Sonatrach, Boualem Oujdani. On laisse entendre, dans ce sens, que cela avait démarré après l'échec de la fusion entre le GSP et le MC Alger, comme demandé par la firme pétrolière. Oujdani accuse Belhocine d'être à l'origine du blocage, allant même jusqu'à lui demander de démissionner, ce que ce dernier a refusé. Dès lors, un audit a été lancé au niveau du GSP, mais aucune réserve n'a été retenue, au final, contre ses dirigeants. Depuis, tout est en stand-by et la situation des athlètes va de mal en pis, notamment ceux qui viennent en dehors de la capitale. Ces derniers attendent, désormais, une intervention du ministère de l'Energie, tutelle de la Sonatrach, pour rétablir la situation, d'autant plus, disent-ils, qu'au niveau du club de football du MCA, géré par la firme pétrolière, un budget colossal est dégagé, «sans qu'il y ait de résultats sportifs, mais des scandales sont à la pelle».