Tout indique que l'or noir est parti pour battre de nouveaux records même s'il s'est affiché plutôt en petite forme, hier, en début d'après-midi. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, valait 73,51 dollars à13h00, heure algérienne, s'affichant ainsi à l'équilibre après avoir démarré en trombe en début de séance franchissant nettement les 74 dollars. Ce qui, sauf imprévu, n'est que partie remise. Deux indicateurs au moins permettent, en effet, de voir s'esquisser un scénario haussier. Il y a d'abord cette élection présidentielle en Iran qui a vu la victoire du conservateur Ebrahim Raïssi. Un événement susceptible d'exacerber la crise irano-américaine née du nucléaire iranien et de maintenir sous embargo US la production iranienne de pétrole, voire compromettre le retour de millions de barils sur le marché. D'autant plus que les négociations entre les deux parties donnent l'impression de patiner. Les Etats-Unis ont indiqué le 23 mai dernier n'avoir pas encore vu de signes concrets d'une volonté de Téhéran de «faire le nécessaire» pour se conformer à l'accord international sur le nucléaire iranien et permettre ainsi la levée de certaines sanctions américaines. «La question à laquelle nous n'avons pas encore de réponse est de savoir si l'Iran, en fin de compte, est prêt à faire le nécessaire pour se conformer de nouveau à l'accord», a souligné le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken sur la chaîne de télévision CNN. «L'élection d'Ebrahim Raïssi comme nouveau président iranien est susceptible de retarder le retour de son pétrole», mais pas de le faire «dérailler», a estimé Bjarne Schieldrop, analyste de Seb tout en soulignant que «le scénario haussier est toujours intact grâce à une demande mondiale qui se redresse». À ce propos, il faut rappeler que les experts de l'Opep ont confirmé leurs prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole. Le rebond mondial de la demande de brut est désormais attendu à 6 millions de barils, jour cette année, une révision à la hausse de 0,1 mb/j par rapport au mois dernier, a indiqué l'Organisation des pays producteurs de pétrole dans son rapport mensuel du mois d'avril. Des prévisions confortées par l'AIE. Les fondamentaux du marché pétrolier sont désormais «plus solides», avait estimé, le 14 avril dernier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a revu à la hausse ses prévisions de la demande pour 2021. «Les fondamentaux semblent décidément plus solides», un an après la chute du marché pétrolier, en raison de la crise sanitaire de la Covid-19, avait souligné le bras armé énergétique des pays de l'Ocde dans son rapport mensuel, tout en annonçant une hausse de 230.000 barils par jour de demande mondiale pour cette année. La bonne tenue du baril est aussi à imputer à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses 10 alliés qui ont tranché, au terme d'une réunion qui s'est tenue le 1er juin 2021, pour maintenir inchangée leur stratégie de production. L'Opep et ses partenaires se sont alignés sur les décisions qui ont sanctionné leur 16ème Sommet ministériel qui s'est tenu le 1er avril 2021.