«Il n'y a pas de souci, j'assume mes responsabilités, je le sais très bien, c'est le foot.» Après l'élimination de l'équipe de France face à la Suisse (3-3, 4-5 tab), en 8es de finale de l'Euro, Didier Deschamps se retrouve forcément pointé du doigt. Il faut dire que le sélectionneur des Bleus a donné l'impression de ne rien maîtriser durant ce tournoi. En changeant de système à chaque match depuis le début de l'Euro, le technicien tricolore a embrouillé les supporters français et ses joueurs aussi, visiblement. Sur la pelouse de Bucarest, les Tricolores ont proposé une bouillie, pendant 45 minutes, dans un 3-4-1-2 qu'ils n'ont jamais véritablement maîtrisé. Sans doute, parce qu'ils n'avaient pas eu non plus, beaucoup de temps pour travailler ce système improvisé à l'entraînement. A l'agonie défensivement, transpercés au milieu et sans inspiration offensivement, les Français ont livré une première période catastrophique. Pourquoi ce choix de Deschamps? Etait-ce pour se calquer sur la tactique suisse ou pour aligner impérativement ses trois attaquants, Kylian Mbappé, Karim Benzema, Antoine Griezmann, quitte à faire des choix qui interrogent ailleurs? Comme la titularisation en défense centrale d'un Clément Lenglet qui n'avait pas joué une seule minute depuis le début de la préparation. Son manque de rythme s'est vu dès le début du match. Trop tendre dès ses premiers duels, le Barcelonais se fait manger physiquement par Haris Seferovic sur le premier but suisse et il est sorti dès la pause. Outre le choix Lenglet, l'utilisation d'Adrien Rabiot à un poste de piston gauche inhabituel et la titularisation de Benjamin Pavard dans un rôle de piston droit qu'il ne maîtrise pas, ont donné un sentiment d'improvisation. Ce qui s'est vérifié ensuite avec trois systèmes utilisés en 45 minutes: le 3-4-1-2 en début de match, puis un 4-4-2 losange à la 36e minute avec Presnel Kimpembe en latéral gauche, et enfin un 4-4-2 en seconde période suite à l'entrée en jeu de Kingsley Coman. Dans cet Euro, «DD» a donné l'impression de tâtonner sans jamais trouver la bonne formule. Cela a fini par perdre toute son équipe. Deschamps n'est pas devenu un mauvais coach et ne peut être désigné comme l'unique responsable de cet échec, mais le match de lundi est la triste conclusion de ses nombreuses expérimentations tactiques. Le sélectionneur va devoir rapidement imposer un système pour préparer un Mondial 2022 pas si lointain.