L'obligation de l'accord préalable pour l'obtention d'un visa Schengen est en passe d'être levée. La question de circulation des personnes, maintes fois posée par l'Algérie dans le cadre de ses rapports avec l'Union européenne a trouvé son épilogue, apprend-on de sources diplomatiques en poste à Alger. En effet, l'obligation de l'accord préalable pour l'obtention d'un visa Schengen aux Algériens désireux de se rendre en Europe est en passe d'être levée. Nos sources indiquent que des consultations à haut niveau ont eu lieu entre les pays européens concernés par l'espace Schengen et un accord de principe s'est dégagé en faveur de la suppression de cette obligation contraignante pour les Algériens. Le principe acquis, il reste seulement à formaliser cette décision, apprend-on de mêmes sources. Cette décision est intervenue après un forcing de la diplomatie algérienne qui aura duré des années. Posée en termes clairs au ministre français des Affaires étrangères, la question des visas passe pour être l'une des revendications principales de l'Algérie. Cette question sera au centre de la première session du Conseil d'association Algérie-Union européenne qui débutera demain à Bruxelles. Prévue en mars dernier, cette rencontre a été reportée à la demande de la partie algérienne, pour officiellement, un «manque flagrant de préparation». L'Algérie avait reproché à l'Europe la sous-représentation pour une réunion d'une telle importance. Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, a d'ailleurs reconnu l'erreur de l'UE, dans un message adressé à Mohamed Bedjaoui, affirmant partager «le souci que cet évènement important dans la relance de nos relations bilatérales reçoive toute l'attention et soin nécessaires quant à sa préparation». La «gaffe» des Européens est réparée à travers le très haut niveau de représentation au petit déjeuner qui réunira la délégation algérienne conduite par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, côté algérien, et du haut représentant de la politique extérieure et de la sécurité commune de l'UE, M.Javier Solana, de la ministre autrichienne des Affaires étrangères et présidente en exercice du conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, Mme Ursula Plassnik, et la commissaire européenne chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, Mme Benita Ferrero-Waldner, côté européen. D'autres responsables de la diplomatie européenne, notamment Espagnols et Portugais prendront part à ce petit déjeuner politique. C'est dire donc l'importance qu'accorde l'UE à cette session qui intervient quelques semaines après la dure crise russo-ukrainienne sur le gaz. Cet épisode a fait prendre conscience de l'importance de l'Algérie en matière d'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL), donnant de fait un intérêt stratégique à la session de l'accord d'association Algérie-UE. Des sources diplomatiques en poste à Alger reconnaissent d'ailleurs toute l'utilité que tirera l'Europe de cet accord d'association qui passe pour être un cadre idéal pour discuter des questions énergétiques avec l'Algérie. D'autant plus que notre pays est le deuxième fournisseur de gaz à l'UE (30% des importations européennes), après la Russie et avant la Norvège. Une position qui donne à l'Algérie une importance capitale aux yeux des Européens qui voient d'un mauvais oeil une progression de la part de marché de l'Algérie dans un créneau vital pour l'économie de l'UE. Cette position a donné à l'Algérie un atout de taille pour négocier la problématique de la circulation des personnes. Vraisemblablement, l'Europe a compris l'importance de l'argumentaire algérien qui prend en considération outre l'amélioration de la situation politico-économique du pays, mais surtout la place de partenaire stratégique qu'elle a auprès de l'UE.