Cette mesure est dictée par le fait que les pays de l'espace Schengen passent à la biométrie. «Les visas Schengen coûteront encore plus chers dans l'avenir». C'est ce qu'a révélé, hier, Son Excellence l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, Dr.Johannes Westerhoff lors d'une conférence de presse portant sur les tâches principales de la présidence allemande du Conseil de l'Union européenne ainsi que la politique européenne vis-à-vis de l'Algérie. Il va falloir, donc, payer plus que 60 euros pour obtenir un visa d'entrée dans les pays européens de l'espace Schengen. Cette mesure est dictée par le fait que, argumente M.Westerhoff, les pays de l'espace Schengen passent à la biométrie. Une technologie pointue qui apporte plus de fiabilité aux visas en utilisant des outils techniques sophistiqués et des ressources humaines plus qualifiées. Ce qui nécessite, selon l'ambassadeur allemand, des frais supplémentaires. Il convient de préciser que la biométrie, dont l'introduction a été décidée par le Conseil de l'UE en février 2005, consiste «à mesurer les données physiques propres à chaque individu pour permettre son identification. Le cas échéant, il s'agira de prendre les empreintes des 10 doigts et d'en associer l'impression sur la vignette du visa à celle de la photographie du futur bénéficiaire». «Avec les tarifs actuels nous sommes en dessous par rapport aux pays occidentaux», a souligné le diplomate allemand. Rappelons que depuis le 1er janvier 2007, les frais de visa de court séjour (trois mois maximum) pour les pays européens de l'espace Schengen sont passés de 35 à 60 euros. «En application de la décision du Conseil de l'Union européenne du 1er juin 2006, les frais de dossier lors du dépôt d'une demande, de visa de court séjour, passeront de 35 euros à 60 euros à compter du 1er janvier 2007, pour l'ensemble des pays du monde», précisait le communiqué émanant de l'ambassade de France à Alger. Cependant, il y a lieu de préciser que ces frais ne sont pas remboursables et cela quelle que soit la décision d'octroi ou non d'un visa d'entrée sur le territoire des pays européens de l'espace Schengen. En parallèle avec l'augmentation des frais de visa, les pays de l'UE annoncent des mesures de facilitation d'obtention de visa telle que celle annoncée dernièrement par le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Il s'agit de la suppression de l'autorisation préalable des pays européens de l'espace Schengen pour la délivrance de visas aux ressortissants algériens et de réduire le délai de traitement d'une demande de visa à 5 jours. Il a, également, annoncé qu'il a obtenu l'accord des pays européens quant à la suppression pure et simple du visa pour les détenteurs de passeport diplomatique. L'ambassadeur d'Allemagne en Algérie précise, également, que son pays en tant que président du Conseil de l'UE va essayer d'avancer dans la création de centres communs de demande. Avec la mise en place du système d'informatisation sur les visas, l'idée des centres communs de traitement des demandes de visa est née de la volonté d'éviter que tous les Etats membres équipent chacun de leurs consulats, du matériel nécessaire au relevé des éléments d'identification biométrique. Ces centres communs présentent un double avantage: le renforcement de la coopération consulaire locale, d'une part, et la rationalisation et la réalisation d'économies pour les Etats membres par la mise en commun et le partage de ressources, d'autre part. Dans ce contexte, les Etats membres examinent aussi d'autres modes d'organisation du traitement des demandes de visa, afin de réduire les coûts liés à l'utilisation des données biométriques: par exemple, l'externalisation là où les postes consulaires doivent traiter un nombre particulièrement élevé de demandes. D'autres possibilités telles que la représentation et l'externalisation sont envisagées, les Etats membres pouvant choisir parmi ces options celle qui leur permettra de se conformer aux obligations légales qui leur incombent en matière de délivrance des visas. La présente proposition, qui tiendra compte de ces possibilités, pourrait constituer une première étape vers une plus grande harmonisation de l'application des instructions consulaires communes, dans la perspective des futurs centres communs de traitement des demandes de visa et sans préjudice du futur service européen pour l'action extérieure.