«La gestion de l'oxygène est archaïque.» Le professeur Djamel-Eddine Nibouche n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour expliquer les raisons du manque d'oxygène dans les établissements hospitaliers. Pour le chef de service cardiologie de l'hôpital Nefissa Hamoud d'Hussein Dey (ex-Parnet), cette question doit être gérée de façon moderne. «Il doit y avoir des sociétés de prestation de services qui sont des professionnels de l'oxygène. Or, cela n'existe pas», a-t-il déploré, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3 où il était l'invité de la Rédaction.. «Un directeur d'hôpital n'a pas à gérer l'oxygène, il fait appel à un prestataire de services», a-t-il soutenu. La gestion n'est pas la seule raison de cette pénurie. Le même spécialiste met en exergue la vétusté des équipements. Il plaide, dans ce sens pour une modernisation de ces structures. En outre, cet éminent cardiologue recommande de passer au générateur d'oxygène. «C'est la seule solution pour garantir l'autonomie des hôpitaux», a-t-il assuré. Le professeur Nibouche, qui estime que la situation sanitaire est catastrophique, dédouane le ministère de la Santé de toute responsabilité. «La politique de gestion de la crise sanitaire n'implique pas uniquement le ministère de la Santé qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour gérer la crise, mais elle implique beaucoup d'autres structures de l'Etat», précise-t-il. le chef de ser-vice cardiologie de l'hôpital Nefissa Hamoud d'Hussein Dey estime aussi que la situation sanitaire est désastreuse dans le monde entier. «La situation n'est plus préoccupante, elle est dramatique et cela au niveau mondial, car l'épidémie s'aggrave avec l'apparition des nouveaux variants», met-il en garde. Il appelle le département de Benbouzid à adapter sa stratégie à ces nouvelles données. «Il faut absolument une nouvelle stratégie de gestion de la crise sanitaire», atteste-t-il. «Lorsqu'on analyse la maladie, on voit qu'elle est périodique, avec des phases d'accalmie où il y a un fonds de contaminations et puis, d'un seul coup, la contamination devient importante», note le professeur Nibouche. «Il faut toujours se préparer à ces nouvelles phases de hausse des contaminations», a-t-il rétorqué. Enfin, il avertit les Algériens sur le fait que cette maladie ne va pas disparaître. «Maintenant c'est fini, la maladie s'est installée et elle ne va pas disparaitre», certifie-t-il. «Il faut former les médecins généralistes à la prise en charge de la Covid-19. Il doit y avoir une formation spécifique, avec un certificat, pour les médecins généralistes qui doivent être au premier plan dans ces structures dédiées», a-t-il conclu.