Le dialogue national, franc et sincère et appelé de tous les voeux des Tchadiens, sera ouvert, de manière spécifique, aux mouvements politico-militaires, a annoncé mardi soir le président du Conseil national de transition tchadien, le général Mahamat Idriss Déby Itno. «Un comité sera très rapidement mis en place à l'effet de définir les modalités pratiques et opérationnelles de leur participation à cette importante rencontre», a ajouté le général Mahamat Déby lors d'une adresse à la nation faite la veille du 61ème anniversaire de l'indépendance du Tchad. Le général Mahamat Déby dirige le Conseil militaire de transition qui a pris le pouvoir le 20 avril 2021 après le décès tragique du Maréchal Idriss Déby Itno, père de l'actuel chef de l'état, suite de blessures reçues au cours des combats contre des troupes du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT). Le président de la transition a lancé «un appel pressant» aux politico-militaires qui «ont l'obligation patriotique de reconsidérer leurs positions et revenir nous retrouver pour une impulsion collective de la dynamique de l'unité nationale et du vivre-ensemble». Le dialogue national inclusif sera organisé entre novembre et décembre 2021, selon une feuille de route publiée la semaine dernière par le gouvernement. Par ailleurs, vingt-deux personnes ont été tuées et dix-huit blessées, samedi dernier, dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs au Tchad à 200 km à l'est de la capitale N'Djamena, région en proie à des conflits meurtriers entre ces communautés, selon des déclarations des autorités locales aux médias.Le conflit est parti d'un problème foncier entre les deux communautés, les uns veulent s'installer et les autres les en empêchent. Les violences entre communautés sont fréquentes dans le centre et le Sud du Tchad, où nombre d'habitants sont armés. Ils opposent principalement éleveurs nomades aux cultivateurs autochtones sédentaires qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux. Les autorités ont «procédé au désarmement total des civils».