Combien impressionnantes sont ces lenteurs et contrecoups qui caractérisent le traitement du dossier d'importation des véhicules neufs. Pour ceux qui suivent de près ce dossier, la gestion empruntée dans ce cadre reste soumise à une série d'aléas et événements inattendus. Reçus, il y a deux jours au siège du ministère de l'Industrie, par le secrétaire général et le nouveau directeur de l'industrie de ce secteur, respectivement Ahmed Zaïd et Abdelaziz Guend, les représentants des concessionnaires automobiles ont exposé leurs vives préoccupations, quant aux blocages qui persistent dans la gestion de ce dossier. A priori, les concessionnaires ont réitéré leur appel quant à la délivrance des agréments d'importation des véhicules au profit des opérateurs, qui «ont levé toutes les réserves et satisfait les conditions exigées par la commission». Ce à quoi ont répondu les responsables du ministère par des assurances à l'égard de leurs interlocuteurs. Le secrétaire général du ministère de l'Industrie a été jusqu'à annoncer que «les premiers agréments devront être délivrés dans les prochains jours», note-t-on encore, avant d'imputer, cette fois-ci, les retards enregistrés dans le traitement des dossiers, au fait que «trois membres de la commission ont été affectés par la Covid-19». Il y a lieu de préciser que le règlement intérieur de la commission technique, multisectorielle, stipule qu'aucune décision ne peut être prise, en l'absence d'un seul de ses membres. Curieusement, l'information qui n'a été publiée ni sur le site officiel du ministère ni sur sa page facebook, a été largement relayée par les sites électroniques, notamment ceux spécialisés. Au détriment de projets d'intégration dans le secteur automobile, des importateurs sont en passe de fausser les calculs en instituant une véritable économie ou activité parallèle, à travers l'importation excessive d'automobiles de luxe et autres. Des showrooms nouveaux fleurissent un peu partout dans le pays, avec des modèles de luxe et autres nouveautés allant de la Renault Mégane et d'autres marques, en passant par sa rivale la Peugeot 3008, 208 et la 5008, sans compter les derniers modèles de BMW, Porsche, Mercedes et autres modèles de Volkswagen Golf 8 et le Tiguan, jusqu'aux nouvelles séries de l'Audi. Pour nombre de concessionnaires, il s'agit d'une concurrence déloyale. Pourtant, dans la nouvelle approche des pouvoirs publics, il a été mis en évidence la priorisation du lancement d'une industrie automobile, notamment à travers la branche «voitures électriques», en favorisant un taux d'intégration ascendant. À ce propos, les opérateurs reçus par ces deux hauts responsables du ministère de l'Industrie, ont réitéré leur disponibilité quant à «apporter leurs contributions dans le lancement ou la mise sur pied d'une industrie automobile dans le pays». Ils demandent à être associés aux futures prises de décisions, engageant l'avenir des industries automobile et mécanique dans le pays. Selon les premiers comptes rendus, les deux responsables précités ont affiché leurs dispositions à «écouter et à associer les concessionnaires, désirant investir dans ce secteur, dans les différentes réflexions autour de ce dossier». À l'issue de ces contacts avec les représentants du ministère, les concessionnaires évoquent de nouvelles perspectives pour ce qui est de l'activité automobile. Au vu de ces nouveaux éclairages, tout porte à croire, que le dossier des agréments d'importation des véhicules neufs n'est pas près de connaître des nouveautés, avant le premier semestre de l'année prochaine 2022.