Les cours du pétrole se maintiennent globalement proches de leurs plus hauts niveaux depuis plusieurs années, portés par un marché tendu où l'offre contrainte peine à satisfaire une demande robuste. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 83,42 dollars à Londres. Des prix élevés qui devraient se maintenir en attendant que la transition énergétique, irréversible avec le réchauffement climatique, se mette en place. Une aubaine pour l'Algérie, en quête de devises pour relancer l'économie nationale, en particulier les investissements, qui devrait, à moyen terme, profiter de cette hausse. En effet, l'Algérie étant un pays gazier plus que pétrolier, l'augmentation du prix du gaz, indexé sur celui du pétrole, sur le marché mondial, va se répercuter positivement sur notre économie, notamment à moyen et long terme. Le prix du gaz algérien étant vendu selon des contrats à long terme. «Les prix du gaz pour novembre et décembre sont à plus de 30 dollars la BTU (British thermal unit). Et c'est la première fois dans l'histoire que le prix du gaz dépasse cette barre» notait Toufik Hakkar, P-DG du Groupe Sonatrach, en marge de la signature de «la déclaration de la politique du contenu local et de l'intégration nationale», précisant qu'actuellement, les prix tournent entre 30 et 50 dollars la BTU et pourront se maintenir à ce niveau jusqu'à la fin de l'année en cours et peut-être jusqu'au premier trimestre de 2022. Ce qui devrait permettre à l'Algérie de profiter de cette hausse notamment sur les marchés spot où sont écoulées de grandes quantités de gaz (GNL). Une occasion de financer les investissements hors hydrocarbures, dans les secteurs à forte valeur ajoutée tels que le tourisme, les services, la transformation agricole, le transport, la logistique et les TIC, mais surtout dans les grands projets structurants, à l'instar du port d'El Hamdania. Qualifié par certains de serpent de mer, le projet à dimensions internationales devra bien voir le jour. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné, lors du Conseil des ministres tenu fin février dernier, sous sa présidence, la prise de toutes les dispositions nécessaires au lancement des travaux de réalisation de cette infrastructure portuaire stratégique. D'un montant évalué entre 4,5 et 4,8 Md$ cette future infrastructure portuaire profitera, aussi bien, à l'Algérie qu'aux pays africains. Le port devra accueillir près de 6,5 millions de conteneurs et sera érigé en hub de services commerciaux dans la région. Un projet à même de réaliser la prospérité et de créer un nombre important de postes d'emploi, au même titre que les projets structurants de Ghar Djebilet, les gîtes et gisements aurifères du Hoggar, le plomb et le zinc de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa, le phosphate de Bled-el-Hadba à Tébessa et tout l'Est algérien. De futures places fortes apparemment de l'industrie minière algérienne, qui ont fait dire au ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, que ces projets structurants permettront de démarrer rapidement l'activité sur des gîtes et gisements déjà avérés et étudiés. Réparti en trois zones, ouest, centre et est, le gisement de fer de Ghar Djebilet est riche d'une réserve minière allant de 3 à 3,5 milliards de tonnes, dont une quantité de 1,7 milliard de tonnes sera exploitée dans une première phase. Un secteur sur lequel table largement l'Algérie pour libérer l'économie nationale des hydrocarbures, Générant plus de 3000 emplois, outre son importance dans l'accélération de la cadence de développement dans la région, le projet d'exploitation du fer de Ghar Djebilet contribuera également à désenclaver la région à la faveur de la réalisation d'une voie ferrée longue de 1000 km pour le transport de la production vers les installations industrielles et à relier Tindouf aux wilayas d'Adrar et de Béchar, deux pôles miniers par excellence. La réception de cette ligne portera le réseau des lignes ferroviaires au niveau national à une longueur de 6500 km et 12500 km à l'horizon 2030. En outre, la modernisation du réseau ferroviaire permettra d'atteindre une capacité de transport par rail de 17 millions de tonnes de marchandises et 16 millions de passagers par an. Autant de projets structurants devant contribuer à relever la valeur de la monnaie nationale.