Les choses avancent pour le tant attendu projet de Ghar Djebilet. Le chef de l'Etat a ordonné d'accélérer le parachèvement des procédures pour le lancement effectif, avant la fin de l'année en cours, des différents projets structurants dans l'exploitation minière, de cet important gisement de fer. Cette décision présidentielle, prise lors du dernier Conseil des ministres, concerne également le mégaprojet minier de Bled El Hadba (gisement de phosphate), à Tébessa, et autres ressources minières. Le démarrage des projets précités est présenté comme «un coup de starter» de la relance de notre machine économique. Un choix, à la fois «inévitable» et «stratégique», afin de libérer progressivement l'Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures. L'entrée en exploitation des ressources minières du pays, à grande échelle, en renouant avec les mégaprojets précités, serait une occasion «en or», pour l'Algérie, d'amorcer une transition économique stratégique, «loin des aléas du prix du pétrole» et de la mentalité rentière. Le projet d'exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet (Tindouf), dont la signature du contrat de joint-venture pour sa concrétisation avec le consortium chinois est prévue au cours du 4e trimestre 2021. Il contribuera à la relance de l'économie nationale et au développement et à la promotion du secteur des mines dans le pays. Il y a lieu de noter, également, que trois sites miniers sont concernés par les phases d'exploitation de ce gisement, dont les ressources sont estimées à plus de 3 milliards de tonnes, localisés à Ghar Djebilet Ouest, Centre et Est, en plus du gisement de fer de Mechri Abdelaziz, situé à 200 km à l'est de Ghar Djebilet. Le complexe intégré d'exploitation et de transformation du phosphate, s'étendra, selon le projet, à cinq wilayas de l'est du pays (Tébessa, Souk Ahras, El Tarf, Skikda et Annaba) et permettra à l'Algérie de se placer parmi les plus grands exportateurs d'engrais dans le monde. Ce n'est pas tout. Les phases de leur réalisation et de leur entrée en exploitation sont synonymes de plusieurs centaines de milliers de postes de travail directs et indirects. Par ailleurs, il y a lieu de noter que l'interconnexion des projets précités n'a pas été laissée au hasard. Le chef de l'Etat a, en effet, ordonné la création «d'une usine pour la fabrication des rails à Bechar.» Elle aura comme mission de doter les projets de liaisons relatifs, notamment à l'exploitation, entre autres chantiers futurs, du projet de Ghar Djebilet. Il y a lieu de souligner que le chef de l'Etat n'a pas manqué l'occasion «d'appeler à l'implication des opérateurs économiques nationaux expérimentés dans les différents segments de transformation des produits miniers.» L'Algérie ne compte pas abandonner l'exploitation du pétrole. En parlant d'énergies fossiles, il y a lieu de noter que le président a parallèlement ordonné «l'augmentation à 35% de la performance de récupération des puits de pétrole exploités». Une option qui permet d'augmenter le potentiel et la durée de vie de nos champs pétroliers. Nous gagnerons ainsi plusieurs années d'exploitation de ces réserves. Tebboune a aussi ordonné «l'intensification des opérations de prospection de nouvelles sources d'énergie pour le pays dans le périmètre maritime». En revenant aux mesures d'urgence décidées par le chef de l'Etat pour la relance du secteur minier, leur contextualisation vis-à-vis de ce qui se passe actuellement dans le marché pétrolier international laisse dire que l'Algérie ne veut pas céder au «chant des sirènes pétrolières». Après une baisse qui a duré plus de 2 années, les «improbables» cours du pétrole sont à leur plus haut niveau. Le Brent a récemment frôlé les 80 dollars le baril.