Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a estimé, hier, au cours de l'installation du Centre national de l'épargne, que «la mise en place de cet instrument recèle une grande importance et une forte symbolique, notamment pour ce qui est de la planification, la statistique et l'analyse pour des données fiables et réelles». L'occasion a été l'installation du Centre national de l'épargne, en marge de la célébration de la Journée mondiale de l'épargne, placée cette année sous le thème «L'épargne vecteur de la bancarisation vers une croissance économique inclusive». Le Premier ministre et grand argentier du pays, a appelé les responsables et les différents intervenants du secteur des banques et des finances à oeuvrer à l'instauration de la culture de l'épargne. «L'épargne est un stimulateur pour l'économie et pour le développement national... Cela devra se répercuter positivement et de manière globale sur l'investissement et la gestion des risques et autres», dira-t-il appelant à «une refonte globale du système bancaire, à travers la proposition de nouveaux produits et de nouvelles prestations bancaires, à des prix raisonnables au profit des citoyens», dira-t-il. Benabderrahmane plaidera en faveur d'une promotion des produits de la finance islamique qui a connu, selon lui, une évolution fulgurante durant ces dernières années. Et d'insister devant les présents, pour impliquer les jeunes afin de les faire adhérer à l'optique de l'épargne. «Malgré une nette amélioration de l'épargne, l'épargne reste insuffisante», fera-t-il remarquer à ce sujet, précisant que le chiffre de l'épargne est passé de près de 2 700 millions de dinars en 2020 à plus de 2 860 millions de dinars en 2021. Pour le Premier ministre, «le Centre national de l'épargne est à même de constituer une force de proposition et un outil performant aux mains des banques et du système financier en entier». Ainsi, il est attendu que ce centre intervienne pour proposer des solutions clés en mains, sur la base des études et des analyses qu'il aura à mener sur le comportement du consommateur algérien, les produits susceptibles de l'intéresser et l'évolution du marché bancaire. Au sujet du marché informel et des capitaux qui y circulent, il semblerait que le gouvernement veuille adopter une nouvelle approche et réunir toutes les conditions favorables et nécessaires, afin de drainer les flux qui échappent au système financier et bancaire national. À ce titre, le Premier ministre appellera les institutions bancaires et financières à faire preuve de tact et de bon sens, afin de mettre en confiance les détenteurs de capitaux informels. Toutefois, il tiendra à faire préciser qu'il «faut faire la différence entre les capitaux mal acquis et ceux acquis de manière légale, sur la base de transactions et issus du commerce légal», dira-t-il en s'adressant aux patrons des banques et établissements financiers. Pour cela, Benabderrahmane les exhortera à «développer de nouvelles approches et à lancer de nouvelles mesures incitatives, en vue d'intéresser ces capitaux et de les mettre en confiance... C'est un facteur essentiel», dira-t-il encore. S'adressant encore une fois aux patrons des banques, il les exhortera à s'investir dans l'axe de la communication afin, dira-t-il, d'expliciter aux citoyens et aux jeunes en particulier. Le grand argentier du pays, s'adressant aux patrons des compagnies d'assurances, estimera que «le taux d'assurance en Algérie est parmi les plus bas dans le monde», dira-t-il précisant que de 2007 à 2019 le pays a déboursé quelque 5 milliards de dollars dans le remboursement des dégâts et catastrophes naturelles.