«Cette nouvelle orientation devra permettre aux assureurs d'être des acteurs actifs dans le marché financier et dans le financement de l'économie», a expliqué le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, hier, en marge de la 25e assemblée générale du Conseil national des assurances (CNA). A cet effet, le premier responsable du secteur, a appelé, les compagnies d'assurances à mobiliser leur épargne par l'achat d'obligations auprès des banques ou la prise de participation dans le capital des entreprises pour contribuer au financement de l'investissement. Selon lui, le secteur des assurances doit constituer un des leviers de l'économie en contribuant, aux côtés des banques, au financement de l'investissement à travers la mobilisation de leur épargne. Il a indiqué que cette réunion du CNA, tenue à huis clos, visait, d'ailleurs, à définir les mécanismes par lesquels les assureurs pourraient jouer efficacement leur rôle dans le marché financier sur laquelle mise le gouvernement pour devenir un instrument alternatif aux financements du Trésor public. «Les compagnies d'assurances doivent, au même titre que les banques, drainer le maximum de capitaux et les investir dans le financement de l'économie et de l'investissement», a-t-il soutenu. Selon le premier argentier du pays, les assureurs ont des épargnes durables, du fait que les polices d'assurances sont contractées sur plusieurs années, et qu'ils doivent alors les mobiliser au profit de l'économie. Le ministre a expliqué que cette nouvelle orientation s'inscrivait dans la démarché globale du gouvernement visant à substituer partiellement le financement de l'investissement public par le Trésor à travers d'autres sources financières. Il a, alors, cité, entre autres, le dispositif de bancarisation des fonds informels, l'augmentation des recouvrements fiscaux et la création prochaine de fonds d'investissement. Par ailleurs, dans son intervention aux travaux de cette réunion du CNA, le ministre a exhorté les compagnies d'assurances à plus de dynamisme dans le secteur. «Nous devons reconnaître que ce marché a connu un saut important durant ces dernières années, particulièrement en termes de chiffre d'affaires et du nombre d'assurés, mais il reste encore un grand potentiel à exploiter», a-t-il constaté. Pour rappel, il a aussi appelé les assureurs à améliorer la qualité de leur prestation en réduisant notamment les délais d'indemnisation et en diversifiant leurs offres de produits. S'adressant aux PDG des 26 compagnies exerçant sur le marché national des assurances ainsi qu'aux représentants des membres du CNA, le ministre a, en effet, estimé que le rythme d'évolution actuel du marché national des assurances ne reflétait pas sa taille potentielle.