L'Algérie veut s'alléger au maximum de sa dette extérieure. Ainsi, un accord bilatéral a été signé hier à Alger avec la Belgique. Cette démarche s'inscrit, rappelons-le, dans le cadre de l'accord multilatéral signé le 11 mai dernier dans la capitale parisienne avec les pays créanciers du Club de Paris portant sur le remboursement par anticipation de la dette algérienne rééchélonnée auprès de ce club. D'un montant équivalant à 225 millions de dollars US, le remboursement de la dette interviendra à partir de la fin du mois en cours, plus précisément le 31 mai. C'est ce qu'a clairement affirmé le ministre des Finances M.Mourad Medelci lors de la cérémonie de signature. La partie belge a été représentée, faut-il le souligner, par son ambassadeur à Alger, M.Baudoin Van Der Herst. Cet accord est le quatrième du genre après celui signé avec la France, le Portugal et les Pays Bas en l'espace de vingt jours seulement. Depuis la signature de l'accord multilatéral avec le Club de Paris, l'Algérie s'engage à rembourser un montant global de près de 1,9 milliard de dollars à partir de fin mai. Ceci dit, le département de Medelci est passé à la vitesse supérieure pour mener à terme ses engagements. Selon les chiffres avancés par le ministre, le montant de la dette extérieure de l'Algérie devra baisser à un niveau qui ne dépassera pas les cinq (5) milliards de dollars à la fin de l'année 2006, et ce, après le remboursement anticipé de la dette auprès du Club de Paris et de celui prévu avec le Club de Londres (en septembre prochain), ainsi que des institutions financières multilatérales. Il faut reconnaître que notre pays a fait un grand pas dans le cadre de sa politique de désendettement ces dernières années. Alors qu'elle était estimée à plus de 33 milliards de dollars en 1994, la dette tourne actuellement autour de 15 milliards de dollars. Soit en 12 ans, l'Algérie a pu enfin sortir sa tête de l'eau et régler, rubis sur l'ongle, toutes ses dettes. Voulant profiter de la conjoncture économique marquée par la hausse des prix du pétrole, le gouvernement a décidé de mettre en priorité le remboursement de la dette, qui était un lourd fardeau sur le dos de l'économie nationale. Le ministre des Finances a fait savoir qu'il poursuivrait sans relâche ses efforts afin d'en finir avec ce dossier. Même si une bonne partie a été tranchée, il n'en demeure pas moins qu'un grand travail reste encore à faire. Plusieurs accords restent à conclure avec les membres du club, à savoir l'Allemagne, l'Autriche, les Etats-Unis, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, le Japon, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse. Ces derniers sont appelés à afficher leurs intentions et à faire des propositions concrètes de signature de l'accord bilatéral avant le 15 juin 2006. Les options de remboursement anticipé se dérouleront sur une base volontaire entre le 31 mai et le 30 novembre 2006. A l'instar du Club de Paris, un accord portant sur le règlement de la dette due à la Russie a été signé lors de la visite du président russe Vladimir Poutine en Algérie en mars dernier. La Douma (Chambre basse du Parlement russe) a ratifié, ven-dredi dernier, la convention algéro- russe sur les relations commerciales, économiques et financières, portant notamment règlement de la dette algérienne due à la Russie. Tout en se débarrassant de la dette, l'Algérie pourra donc se consacrer tranquillement à la réalisation du programme de relance économique lancé en 2005 pour être achevé en 2009.